Page:Mommsen - Histoire romaine - Tome 7.djvu/295

‘ PHXRSALE êsi · supérieur. Quoi qu’il en soit, le succès seul en `décidait. Ayant foi naguère en Pompée, les- constitutionnels _ avaient rompu avec César : aujourd’hui les suites déplorables de la rupture retombaient sur l’honime de leur choix. Non qu’ils songeassent à donn'erle comman—. dement à un- autre (chez les autres cbefs son n’eût trouvé qu’incapacité notoire), mais la confiance dans le général en chef était comme paralysée désormais. Aux douleurs des défaites subies venaient s’ajouter les funestes effets de l’émigration. Parmi les fugitifs affluant au camp, ` on comptait beaucoup d’excellents soldats, beaucoup d’officiers capables, notamment ceux de l’ancienne armée d’Espagne.: mais le nombre etait petit de ceux · qui venaient pour servir et se battre : ilsdisparaissaient perdus dans la foule énorme, effrayante, des généraux — de salon qui se disaient Proconsuls, Impemtors, au même droit que Pompée, et desélégants du beau_ monde, jetés plus ou moins à contre-cœur dans la vie militaire active. 4 Ils avaient apporté au camp les habitudes de la capitale," I chose fâcheuse pour l’armée·: leurs tentes se changeaient ` · en aimables cabinets de verdure, au sol recouvert de frais gazons, aux parois garnies de lierre : la vaisselle d’argent chargeait leurs tables où, dès le jour levant, circulaient les coupes. Quel contraste entre ces guerriers parfumés et les rudes « grognards » nourris d’un pain grossier a faire peur a leurs adversaires, quand encore a défaut de pain, ils ne vivaient pas de racines, et jurant qu’ils mâcheraient l’écorce des arbres, avant de céder A d’une semelle 1; ‘Tenu déjà à toutes sortes d’égards nécessaires envers d'autres magistrats ses collègues, ' envers tout_un corps mal affectionné à sa personne, _ Pompée se sentait les bras liés, et ce fut bien pis encore, quand il les vit se réunir jusque dans son prétoire, pour ainsi dire et dans de longues séances épancher les âcres ‘ [B. c. 3, 96, 49.] · ·` -