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  • 288 I LIVRE V, CHAPITRE X ' ,

chaque heure, pour les hommes 'd’action. Tout critiquer, affaire petite ou grande, bafouer, déplorer, décourager _ ou énerver la foule par leur propre abattement ou leur , attitude désespérée, voilà leur œuvre! Si telle était Les ¤1¤r¤s· l’atonie chez les faibles, chez les ultras l’exaltationî _ déhordait. lci, on professait hautement qu’avant de par-‘ ` ler de paix, il fallait qu’on apportût la tête de César 2. Les tentatives essayées par César jusqu’à ce moment extrême et à tant de reprises, on les repoussait sans y vouloir regarder 2 on en profitait toutefois pour attenter perlidementia la vie de ses envoyés. Que les Gésariens ' déclarés jouassent le gros enjeude leurs corps et de leurs biens, cela se comprend 3 mais aux gens restés neutres, . absolument ou a demi, on ne faisait pas meilleure part 3. . Lucius Domitius, le héros de Gorünium, ouvrit sérieu- ’ sement, en plein conseil de guerre, la proposition suivante: « Les Sénateurs, combattant dansles légions >> de Pompée, feront passer par les votes tous ceux qui‘ » sont demeurés neutres, et tous ceux qui, ayant émigré, » n’ont pointrejoint l’armée : selon les cas, ces hommes » seront ou acquittés, ou condamnés soit à l’amende, soit ' , » à la mort avec confiscation. ’* » Un autre se levant un V ‘ _[M. Mommsen dit par antithèse c Vhypertonie en pleine fleur; ¤ Nous n’àvons pu traduire mot àmot.] ‘ [C'est le mot de Labiénus, rompant les conférences sur l'Apsos, · entre Vatinius et Varron. B. c. 3, 19... c nam nobis nisi Cœsaris capile relalo parc esse nulla potes!. n] ‘ [B. c. 1, 33.] _ · · ‘ [Et Lucius Domilius in consilio dixit placere sibi bella confecto · ~ ternas Iabellas dari ad judicandum iis. qui ordinis essenlsenalorii belloque uno cum ipsis interfuissenl, sententiasque de singulis ferrent qui Romœ rcmansissenl, quique intra prœsidia Pompeii fuissent, · neque operam in re mililari prœstilissenl.: unam fore tabellam qui liberandos omni periculo certserent : alleram qui capilis damnarent ; F A lerliam quipecunia mullarent. (B. c-.· 3, 83. - Cic. ad Alt. 11, 6. ° — Suet. Nero, 9). —- Et toutes ces propositions follement cruelles émanaient d`hommes qui se disputaient par tous les moyens les simulacres des honneurs républicains, A Domitius, il fallait le ponti- ficat, et il avait pour rivaux Lentulus et Scipion. le beau-père de Pompée. ll appelait Cicéron,son ancien ami, run lâche n, mais celui- · ci redoutait la victoire des Pompéiens plus que celle de César : « Je · ~ ne me repens pas de m'étre tenu à l’écart de l’armée : toutes ces