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282 _ . LIVRE V, CHAPITRE X Utiles pour la défense de 1`Italie, tous ces vaisseaux devaient aussi servir au transport projeté des légions de César en Grèce. Que si Pompée tentait de pénétrer en Italie par la voie de terre, Marcus Licimus Crassusl, le fils aîné de l’ancien collègue de César, était posté dans la Cisalpine avec un.corps de troupes, et Gaius Antoniusz, le Nous avons insisté sur la simple esquisse qui précède, parce qu‘elle est aussi de celles qui nous font voir au vrai l’état des mœurs . privées et politiques, à Rome, en ces temps funestes. — On trouvera dans la correspondance de Cicéron nombre de lettres concernaut Dolabella, ou même adressées à lui. Les "sentiments les plus opposés s`y font successivementjour. — Tantôt, dans une missive à Terentia so av. J.-C. (Cal'. février 704. - ad fam. 14 : 14), le beau-père se flatte 1 que » si César livre Rome au pillage, Dolabella, du moins, pourra leur n être utile (sin homo amens diripiendam urbem daturus est, vereor ut D. ipse satis nobis prodesse possit. — V. aussi ad Atl. 7 : 13, ad fam. 14 : 18). — Aillleurs, « il lui peine de le savoir -auprès de n César (ad fam. 16, 12;; » puis bientôt, Dolabella est a un jeune . -· · homme excellent, qui lui est cher (ad fam. 11, 16)! a — Puis, il 47. lui donne des lecons d'éloquence éen 707 — ad fam. 9, 16. 7, 33). Mais voici que Tullia divorce, et icéron voudrait bien faire rentrer la dot (ad fam. 6 : 28), que Dolabella se gardera de rendre jamais ; 1.6. quand sa fille est morte, des suites de ses couches (février 708), Cicéron lui écrit une lettre triste, affectueuse, et curieuse en ce sens qu’elle_atteste que malgré le divorce, les bonnes relations n`ont pas cessé entre eux. D’ailleurs, Dolabella s’emploie alors et lutte même pour son ex~beau-père (prœlia te mea causa sustinere (ad·Dolab. - ad fam. 11, 11). Et puis, plus tard, quels éloges, quand Dolabella massacre les Césariens ! r O _mon admirable Dolabella ! ..... - n spectacle grandiose!. . la roche Tarpéienne!... la croix!... Cette » colonnejetée à bas!... quel héroïsme! etc. (ad Att. 14 : 15). n Quelle vaillance! Je ne cesse de l'exhorter, de le louer (ibid. 14, ` n 16). — Je suis content de ta gloire! r (Cic. Dolab. suo, arl fam. 9, 14). Et il continue ainsi (adAtt. 14, 19 : 18, 21) : « On le por- ¤ terait aux nues, si seulement il payait quelque terme sur la dot ! » _ Mais bientôt, comme je l’ai dit, tout change : le héros _n’est plus qu'un ¤ scélérat li (ad fam. 12, 15), chose hélas! trop vraie, et lorsqu’on apprend qu'il s’est enfermé dans Laodicée, ¤ on espère _ _ · bien qu'il y trouvera la peine de ses crimes (ibi spero celeriler eum n pœnas daturum. • Lentul. âCic. ad fam, 12, 14, et Cic. a Cassius, 12: 8. 12: 10). — Que de faiblesse, que d’inconsistance de caractère et d'opini0ns chez ce grand et bon citoyen! · ‘ [Marcus Iqicinius Crassus Dives. On ne sait que peu de chose de lui, si ce n’est qu'à cause de sa ressemblance avec le sénateur Aacius, on soupconna sa mère Tertulla de n’avoir pointgardé la fidélité conjugale (Suétone d`ailleurs (Cœs. 50), rapporte qu’elle avait aussi cédé à César). Il avait été questeur en Gaule, après le départ de son frère Publius, le lieutenant de Crassus le père dans la guerre — parthique (B. G. 5, 24, 46, 47. 6: 6). Par Publius, il s’é!ait.lié . · avec Cicéron. On ne sait pas la suite de sa vie.] ’ G. Antonius, le second fils de M. Antonius, surnommé'par