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. "230 ‘ LIVRE V, CHNPITRE X I rapport militaire, avait fourni au proconsul l’occasion de donner ii ses troupeslorganîsation que, seul, il était capable d’achever. Tout service utile chez le soldat suppose sa vigueur. physique : César en recrutant exigeait avant tout la force et la souplesse du corps: avoir du bien, de la moralité, n’était que secondaire. Une armée est une savante·machine: facilité, rapidité du mouvement, voila les conditions essentielles de son bon fonctionnement. Toujours prêts a lever le camp a toute heure, courant plutôt que_ marchant, les soldats de Cesar sous ce rapport atteignaient laperfection. Ils ont été egalés peut·être, jamais surpassés. Parmi eux, sur toute chose naturellement, le courage avait son prix. César · étaitpassé maitre dans l’art d’inspirer a ses hommes l'esprit de corps et l’ardeur de la rivalité guerrière: pour ' ceux mêmes qui restaient en arrière, le rang, les récom- penses décernés a tel soldat isolé, a telle section de légion, constituaient la hiérarchie nécessaire des braves. Il les accoutumait a ne rien craindre, ne leur faisant point

  • connaitre, lorsqu’il le pouvait sans danger sérieux,

, l’imminence de l’attaque ou _du combat, et les mettant soudain en face de l’ennemi. A côté de la valeur, il exigeait l’obéissance. Le soldat agissait sur l’ordre du chef, sans savoir ni pourquoi, ni comment : maintes fatigues inutiles lui étaient imposées, uniquement pour qu’il se façonnât à la dure école de la soumission aveugle, passive. La discipline était forte, mais non pénible: inflexible devant l’ennemi, ailleurs et surtout après la _ victoire, César detendait les rênes: permis alors atout bon soldat d’user de parfums, d’armes brillantes ou d’autres parures. Que s’il se commettait quelque brutalité, quelque . violence grave, la chose n’intéressant point le service militaire, César fermait les yeux: excès de fols plaisi_rs . ou même criminels, il tolérait tout, et n’entendait pas les plaintes des provinciaux victimes. Lamutinerie en revanche ne rencontrait jamais de pardon, que les meneursfussent