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. RUPTURE ENTÉE CESAR ET POMPEE 221 compromis qu’il propose encore, modéré au point de ‘ surprendre ses partisans: pour la derniere fois, il le déclare sans ambages, il tend la main a ses adversaires! En dépit des soldats de Pompée, qui déjà arrivent en foule, en dépit de la crainte qu’ils inspirent, l’intention s de la majorité n’était·pas douteuse. Mais on ne la laisse point parler. En vain César a demandé encore une fois (IUC les d8l1X pl`0G0l'lSlliS S0iCl'lt l.8llllS de dCpOS8I`_l8l1I`S pouvoirs ensemble; en vain, dans sa dépêche, il entre dans une nouvelle voie d’accommodement; en vain, - Marcus Cœlius Rufus et Marcus Calidiusî estiment qu'il · ' [M. Cœlius Rufus, le correspondantordinaire de Cicéron pendant son proconsulat de Cilicie (702-703), et à qui, nous devons, bien 62-61 ¤v.J.·C. plus qu’aux autres familiers de Cicéron, sans en excepter·Atticus, les détails les plus précieux sur les événements de ces deux années (v. supra pp. 210, 211)- Né en mai 674, à Puteoli, d’une famille 82. équestre, il vécut de bonne heure dans l'intimité de Cicéron. ll eut cependant aussi quelques relations avec Catilina. Orateur dc talent, il accusa C. Anlonius, l'ancien collègue de Cicéron (Quintil. ·4. 2, · 123) : puis, plus tard et à deux reprises, L. Sempronius Atralinus (dc ambilu), que Cicéron défendit. — ll fut l‘amant notoire de la ~ sœur de Clodius, Clodia Quadranla, qui, délaisséepar lui, le 1ità ' son tour accuser par le même Atratinus, pour des faits relatifs à l'assassinat de l`envoyé Alexandrin Dion (v. supra p. 125, en note). ` Cicéron fut l’un de ses avocats, et nous avons encore le plaidoyer , pro Cœlio. ll fut acquitté, mais n‘en garda pas moins sa réputation de prodigalité débauchée. Tribun du peuple en 702, il se fit l’un des ` 62. soutiens de Milon, avant, pendant et après le procès. C’est alors · que passant à César, il propose de concert avec ses neuf collègues une motion tendant â ce que le proconsul des Gaules soit autorisé à briguer le consulat quoique absent. - En 703, il est édile curule. 61. Suivant sa promesse, il tient Cicéron (proconsul en Cilicie), au _cou- rant de toutes les nouvelles de la ville, et lui demande en échange _ de l'argent et des panthères qu`il ne paraît pas avoir reçus, — De- puis longtemps, il ala conviction de la faiblesse de Pompéa et de la force de César; et il n’hésite pas à suivre la fortune du second. — De là, sa motion dans le Sénat. dans les circonstances relatées au texte (B. civ. 1, 2). - ll fuit de Rome avec les Tribuns, reçoit une mission de César en Ligurie, et bientôt Vaccompagne en Es- pagne. - Plus tard, il est préteur (706). Ambitieux,jaloux, chargé 48· de dettes, ayant compté, pour refaire sa fortune, sur les proscrip- tions que César a empêchées, il luttera contre Trébonius, son collègue, qui applique avec fermeté la loi nouvelle de .lules.César sur le crédit (v. infra ch. X1). ll suscite une émeute, est déposé, et le consul Servilius Isauricus brise sa chaise curule prétorienne. ' — Furieux, il quitte Rome, va rejoindre Milon, occupé alors à susciter une insurrection pompéienne dans le sud de l’ltalie, et·se . ` fait tuer devant Thurium, par une troupe de Gaulois qu'il veutséduire.