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la population italienne valide. Se pouvait-il imaginer pleins pouvoirs de faire la guerre plus illégalement donnés en la forme ? Mais on n'était plus au temps ou l’0n y regarde depres! Les préparatifs, les levées commencent, et pour les activer en personne, Pompée quitte Rome ao sv. :.·c. _ (en décembre 70Ã). _ ,

César avait complètement réussi à rejeter sur ses adversaires l’initiative de la guerre civile. Se tenant ferme sur le terrain légal, il contraignait Pompée à dénoncer les hostilités, à les dénoncer non plus comme le mandataire du pouvoir légitime, mais bien comme le général d’une minorité sénatoriale nettement révolutionnaire, et s’imposant à la majorité par la terreur. Un tel résultat avait sa gravité. Non que l’instinct des masses s’y trompat ou s’y pût un seul instant tromper.— Dans la guerre prochaine l’enjeu etait tout autre chose qu’une question de formalité légale. —Mais, des qu’on faisait appel aux armes, il importait à César d’en venir le plus tôt possible aux mains. Ses ennemis commençaient à peine leurs apprêts, et la capitale elle-même était dégarnie. En dix ou douze jours, on y pouvait réunir une armée trois fois plus forte que les troupes césariennes de la Haute—1talie. D’un autre côté, il n’était point encore impossible de s’emparer de Rome par surprise, d’occuper même l’Italie propre en une A marche rapide d’hiver; de fermer enfin à l’ennemi ses ressources les meilleures, avant_qu’il eût pu les mettre à profit. Curion, toujours avisé et énergique, avait couru à Ravenne, auprès de César, aussitôt sa sorti_e du tribunat (l0 décembre 70.4). Il lui avait rendu compte de sa situation. Il n’était d’ailleurs pas besoin de cela pour le


‘ |Appien raconte d’une façon théâtrale leur entrevue avec Pompée, Gaius Marcellus présente une épée au général et lui dit : u Je t’enj0ins de marcher pour la patrie contre César. Pour cela nous n te donnons une armée, celle de Capoue, et celle d’ltalie, et toute autre qu'il te conviendra d’enroler. (B. civ. 2, Sl.) ¤ A quoi Pompée répond qu’il u agira de l’ordre des consuls » ajoutant aussitôt : , « à moins qu’il n’y ait mieux a faire! - Toujours l’homme qui ruse et se réserve! n s’écrie Appien (ibid.).] ,