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l98 LIVRE V, CHAPITRE IX Q aucun prix il n’aurait voulu combattre sous un autre · '· drapeau que le sien. Pour dire vrai, il n’avait ici que mince profit à user de son cri de guerre, seulement il y I gagnait de n’avoir point a appeler la royauté par son nom, ce nom embarrassantet maudit qui eùtconsterné la foule des tiedes et ses propres partisans. Après les excès ridi- cules et les hontes de la campagne, de Clodius, l_’etendard démocratique et l’idée gracchienne ne ralliaient plus , de sérieuses forces : ou trouver aujourd’l1ui en dehors des Transpadans un cercle, un noyau de quelque impor- tance que ·l’ancien mot d’ordre eût entraîné dans la mêlée? ' L·x.im«i·m Quant à Pompée, son role dans la lutte ne pouvait _être °‘P°"‘*’é°' douteux, quand bien même tout ne l’eût pas signalé _ comme le général de la république légitime. Membre né · de l'aristocratie si jamais il en fût, il avait fallu le hasard · et les plus égoistes motifs pour le faire sortir de son camp et passer dans celui des démocrates. llevenir aujourd’l1ui ` à la tradition syllanienne, ce n’était point seulement se montrer conséquent, c’était, à tous égards, obéir à son réel intérêt. Quand le cri de guerre des démocrates n’avait a . plus d’échos, celui des conservateurs n’en était que plus ' puissant, poussé par l’l1omme de la situation. La majorité des citoyens, à tout le moins leur meilleur noyau, appar- tenait sans doute au parti fidele à la constitution. Forts · parle nombre et l’autorité morale, qui sait? peut-être seraient-ils appelés a intervenir puissamment, décisive- ment méme, dans la lutte des p1·étendants. Il ne leur manquait qu’un chef. Marcus Caton, le_ur meilleure tête, _ faisait son devoir de capitaine ainsi qu’il le comprenait, au péril de sa vie tous les jours, et probablement sans - espoir de succès. Il faut estimer sa rigidité consciencieuse, ' mais a rester le dernier au poste sacrifié, on fait acte ‘ louable de soldat, non de général. Le partidu gouverne- _ ment détrôné disposait d’une puissante réserve, sortie é pou1· ainsi dire du sol, a lfintérieur dc l’ltalie; il ne sut ni