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i72 LIVRE V, CHAPITRE VIII · sur un signe de Pompée, que Ia patrie avait été mise en danger par la rixe sanglante de la voie Appienne; et en vertu d’une loi extraordinaire on institua une commission spéciale à l’ef‘f`ct de procéder contre tous lescrimes se rattachant à cette affaire : les membres de cette com- · mission devaient être directement nommés par Pompée. Enfin, on tenta de rendre à la censure une efficacité _ sérieuse, et de purger d’une foule de gens indignes le corps civique aujourd’hui abandonné- au désordre et à la corruption. . ` · Toutes ces mesures se votaient sous la menace du sabre. Le Sénat ayant déclaré, comme on l’a vu, que la — patrie était en danger, Pompée appela sous les armes , tous les contingens des levées italiques, et les reçut à A serment et à hommage absolus : puis il plaça provisoire- ment garnison suffisante au Capitole, faisant mine d’agir par la force au premier mouvement que tenterait l'oppo- sition. Pendant le procès contre les meurtriers de Glodius, il aposta même des soldats, chose insolite et inouïe, autour des gradins des juges l. · Abaissemcnt La résurrection de la censure avorta, nul ne se rencon- dea républicains. · . . . » » · . trant parmi les serviles de la ma_]o1‘1te sénatoriale qui se _ sentit assez de courage ou d’autorité pour oser se porter candidat à une telle charge. Par contre, les juges-jurés sam. J.·c. condamnerent Milon (8 avril 702) 2; et la tentative de ai. candidature consulaire de Caton pour 703, restait sans- ne pas admettre un tel élément au procès? Le grand argument des Anglais est celui··ci : Le juré n'a qu'à examiner si l`accusé est l'au— teur du fait, oui ou non. Or, à vérilier cette questiou, on n'a rien à rechercher que les éléments de preuve matériels ou immédiats, et ayant trait `directement à la prévention. — Les lois judiciaires pompéiennes auxquelles notre texte fait allusion étaient les lois de ` ambitu , et de vi , celle-ci dirigée surtout contre Milon. Elles réduisaient la durée du procès à trois jours : l’accusateur avait deux .heures pour parler, l'accusé trois heures pour se défendre (Ascon in Milon., 37, 39, 40. — Cic, Brut. 32L.- Tacit., de oral. 38. — Cic, pro Mil. 15)]. , ' • [Tout le monde sait par cœur l'allusion qu'y fait Cicéron au début de la Milonienne.] ' ' [V. H. de G., ll, p. M3.]