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CHAPITRE VIII


RÉGENCE DE POMPÉE ET CÉSAR


Au lendemain du consulat de César, parmi les chefs démocrates officiellement reconnus à vrai dire pour les communs maîtres de la République, parmi les « Triumvirs » enfin, Pompée, selon l’opinion publique, occupait indubitablement la première place. C’était Pompée que les optimates appelaient « leur dictateur » : devant lui, Cicéron s’était en vain prosterné: sur lui tombaient les sarcasmes les plus acérés des placards collés aux murs par Bibulus, et les flèches les plus empoisonnées des cercles de l’opposition. Il n’en pouvait être autrement. A juger par les faits antérieurs, Pompée ne marchait-il pas sans rival à la tête de tous les généraux du siècle ? Quant à César, habile chef et habile orateur de parti, avec ses incontestables talents, loin d’avoir acquis encore l’illustration guerrière, il passait pour un homme efféminé. Ce jugement sur son compte courait depuis longtemps la ville : l’on ne pouvait raisonnablement s’attendre à ce que les Populaires importants allassent davantage au