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lO8` ` LIVRE V, CHAPITRE VII Mais, tout en usant d’indulgence envers le vaincu, tout en`·respectant ses institutions nationales, »politiques2et religieuses, en`tant qu’elles étaient compatibles avec la · suzeraineté dela République, César ne renoncait nullement ‘ à la pensée fondamentale de la conquête, à l’introduction de la civilisation romaine dans les Gaules: il voulut _au contraire I’y implanter par la persuasionet la douceur. ‘ Non content de laisser agir dans le nord les éléments puissants auxquels déjà l’on xdevait ·la transformation ‘ presque totale de la vieille province du sud, en véritable homme dïEtat qu’il était, il mit personnellement la main _ à l’œuvre et, provoquant le mouvement d’en haut, il _ s’appliqua à faire la transition aussi courte que possible, et partant moins pénible. J ’omets de parler de ces Gaulois notables, admis en assez grand nombre au droit de cité _ _ romaine, peut-etremême, admis dans les rangs du sénat: . mais c’est César encore, je le crois, qui même à l’intérieur desclans, substitua à l’idiome celtique le latin, a titre de langue ofticielle, et sous certaines restrictions: c’est lui qui remplaçala monnaie nationale par—la monnaie romaine, , . . en ce sens que la frappe de l’or et des deniers d’argent appartenant desormais. aux magistrats de la Republique, la monnaie d’appoint fut laissée aux divers peuples, avec ` cours légal dans les limites de leurs frontièresseulement, et en se conformant d’ailleurs au pied et au titre usités à Rome. Oui, l’on se prête à rire en entendant le latin gro- - tesque que balbutiaient par ordre les habitants de la Seine et de la Loiret: pourtant à ce jargon fourmillant de barba- · ' rismes, unplus grand avenir était réservé qu’à la langue ” correcte de la capitale. ` ` ‘ Peut-être la Gaule fut-elle aussi redevable à César de ‘ Par ençemple, sur un Semis, frappé pour le compte d'un Verge- bret des Leasoviens (Lisieux), nous lisons |’exergue suivante : Cisiam- bos Cattos Vereobrelo, simissos (sie!) publions Liœivio. Les caractères- presque indéchiffrables, et I'empreinte affreusement mauvaise de ees · monnaies gauloises sont en parfaite harmonie avec leur langue à · peine bégayée. _ ·