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stt LIVRE IV, (lHAl’l'I`1tE.Xlll s’ouvrit une scène construite selon les lois de l’acoustique grecque-, pourvue de siéges pour les spectateurs, et qu’il fut donné une attention toute spéciale à l’ensemble des jeux *. C’est alors qu’on entendra souvent parler d’un prix · donné à l’auteur victorieux; partant, d’un concours entre les pièces présentées, de la faveur du public qui prend parti pour tel ou tel principal acteur, des coteries, et enfin dela claque! Les décors, les engins du machinîstc progressent: · les coulisses artistemcnt peintes et le tonnerre de théatre sa sv. .1.-0. datent de l’édilité de Gaius Claudius Pulcher (655) *. Vingt re. ans plus tard (675), les frères Lucius et Marcus Lucullus étant édiles, les changements à vue s’exécutent au moyen de coulisses à pivot. A la fin de la période, florissait le plus _ grand des artistes dramatiques de Rome, l’affranchi Quintus sa. Roscius (T en 692, chargé de jours), l’ornement et l’orgueil · · du théatre pendant plusieurs générations 3, l’ami et le con-

  • Vitruve (5. 5, S) enseigne quelle attention on prêtait aux pres-

· criptions des Grecs en matière d'acoustique. Quant aux places avec siége (V. Kitsch, Parerg. 1, 297, XX), il semble, d'après Plaute (Capliv. prol. 11), que ceux-là seuls y avaient droit qui n’étaient , point capile censi. C’est aussi, vraisemblablement, aux jeux scéniques de Muuimius, lesquels tirent époquejje viens de le dire, dans l`his— toire du théâtre (Tacit. Ann. 14, 21), qu'Horace a fait allusion dans son vers fameux : Grœcia capla fcrum viclorem cepil, et arles Inlulit agresli Lalio .... (Ep. ad Aug. 156.) ‘ ll fallait bien que les coulisses de Pulcher fussent peintes, puis- _qu‘on rapporte que les oiseaux s'y seraient venus percher sur ce qu’ils croyaient être des tuiles (Plin. Hist. nal. 35, 4, 93; Val. Max. , 2, 4, 6). .lusqu'alors on avait imite le tonnerre en agitant des clous et des cailloux dans un bassin de bronze 2 Pulcher enchérit en fai- sant rouler des pierres derrière la scène : de là le nom de lormerre claudien donné il son appareil (Festus, v° Claudiana, p. 57). ‘ Parmi les rares petites poésies de l`époque on rencontre l’épi- gramme qui suit, adressée au célèbre acteur : Conslilcram, exorienlem Auroram forte salulans, Cum subilo o lœva Roscius exorilur. _ Pace mihl liceal, cœlesles, diccre veslra: _ . Illcrlalis visas pulchrior esse Deo. ‘ « .l'étais debout, saluant l’Aurore à son lever: tout··à-coup,.Roscius il apparaît sur ma gauche. Hôtes du ciel, laissez—moi le dire sans tt vous blesser: mortel, il me parut plus beau qu'un Dieu! » -·