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92 ` LIVRE IV, CHAPITRE XIII ' amoureux a toute heure, sachant retomber toujours sur ses deux pieds, bafoué par tous, par tous menace du hàton , le bouc émissaire de tous à la ûn dela piece! Il donne son nom à une multitude d'atellanes z ./llaeeus soldat [Maccus miles], Marcus tavernier [lllaccus copo], Maccus vierge [lllaccus virgo], lllaccus en exil [lllaccus exu/] , les deux Maccus [tllacci gemini]. Si peu que vous soyez I . en veine, vous vous représenterez facilement ce spectacle remuant et bariolé de la mascarade romaine! Les libretti, du jour où on les couche par ecrit, tout au moins, s’accom— modèrent tant bien que mal à la loi littéraire commune : ils adoptèrent la métrique du théatre grec: mais en faisant cette concession, ils n’en demeurèrent pas moins ûdeles â la loi de leur latinité exclusive et populaire: la comédie,- dite nationale, venait loin derrière eux, sous ce rapport. L’atellane aborda aussi le monde grec, mais elle ne s'y montra guère que sous la forme de la tragédie travestie': · Nevius, le premier, s'essaya dans_ce genre, qui n'alla pas loin. Le mème poete osa monter _sinon jusqu’à l`Olympe, du moins jusqu’à la divinité restée voisine de 17homme : il écrivit son « Hercule vendeur â l’ertcan (lzercules auctio- nator). » Que le ton régnant dans la farce ne fut pas des plus fins, chacun le comprend : mots à double entente par trop clairs, lazzis de paysans indécens et du plus gros sel, spectres à faire peur aux enfants, et les mangeant - dans loccasion , voila ce qu’à chaque pas l’on y rencontre, avec l’assaisonnement obligé des allusions personnelles, même en y glissant les noms propresl Quoi qu`il en soit, elles avaient la vie, la vérité du tableau : et de ce péle- mêle de saillies grotesques, de pointes qui portaient coup, d’arlequinades et parfois aussi de fortes sentences, s’échap- ·

  • Elle s'y donnait toute licence de plaisanterie. Nous lisons ce vers I

dans les Plténiciennes (Phœnissœ) de Noviusz Sume arma, jam le occidam clava scirpea .... I et Arme··t0i: et gare a ma massue dejonc!je te tue! p — De même Ménandre avait mis son c faux Hercule n sur les planches.