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sur le latin vulgaire de l’homme du commun. et Parler purement » 1 voilà le mot d’ordre des prologues de Térence: ' redresser les fautes de langage, voilà l'une des missions principales de la satire de Lucilius? : par une coïncidence remarquable, c’est alors aussi que les Romains désertent la manie d’écrire en grec. Certes, tout cela constitue un progrès : les œuvres littéraires, dans la période actuelle, sont complètes bien plus souvent, beaucoup plus achevées et plus satisfaisantes dans leur genre que celles qui les ont , précédées ou les suivront; et sous le rapport du langage enfin, Cicéron affirme que le siècle de Scipion et de Laelius est l'âge d’or du latin écrit purement, et sans faux alliage. De même l’opinion publique commence à voir, non plus un A métier, mais un art, dans la profession littéraire. Au début du siècle encore, les compositions dramatiques, sinon toutes les compositions poétiques, et leur lecture en public sont choses messéantes au noble Romain; Pacuvius et _ Térence_ vivent de leurs pièces: écrire des drames est faire œuvre d'artisan, et l’auteur ne marche pas sur l’or. Au temps de Sylla, tout est change. Les honoraires recueillis , au théâtre attestent alors que l’auteur favori est bien venu à compter sur de beaux bénéfices z le haut prix payé efface la tache originelle. La poésie dramatique s’élève au rang . d’art libéral; et les hommes des plus nobles, des plus . hautes classes, un Lucius Cœsar, par exemple ' (édile en ' 664, -]~ 667) 3, ne dédaignent pas`de travailler pour le théâtre romain, et sont tiers de s'asseoir dans la « confrérie des poètes » 4 romains, à coté d’un Accius sans aïeux. Mais

t [u Pura oratïo. » Heaulont. 46.]

  • [Il avait consacré tout son IXe livre à l‘orthographe (orthographia). V. les fragments cités par M. Egger (Latini serments vetustioris re-

liquiœ. p. 262 et 263).] '

” Gaius Julius Cœsar Strnbo Yopiscus, l'un des interlocuteurs du de orut., célèbre par son vif esprit ll fit entre autres les tragédies d`Adraste et de Tecmessa. Il périt dans la persécution nie Marius et de Cinna.]

‘ [Collegium poetarum. V. dans Val. Max', III, 7, ll, une anecdote curieuse.]