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· LITTÉRATURE ET ABT _ 75 ces écrivains ont le courage et l’espoir: ils osent lutter avec les Grecs. ~ Au vu¤ siècle les choses ont bien changé. Les nuages du ' V matin -sont tombés. Les poètes ont entamé leur noble entre- ' prise, ayant en eux;le sentiment des énergies populaires retrempées dans la guerre recente: à peine nés de la veille, · ` ils n’ont ni vu les difficultés de l’œuvre commencée. ni ` mesuré la portée de leur talent; mais, du moins, ils ont marché avec`l’ardeur et la passion! A cette heure, les voilà qui s’arrètent : les vapeurs asphyxiantes des révolutions que charrie l’orage, remplissent les airs : et quand chez beau- · coup les yeux s’ouvrent à 1’incomparable magnificence de l’art et de la poésie des Grecs, ils constatent en mème temps , la condition modeste faite au génie artistique de leur peuple. La littérature du vie siècle était le produit du » retentisse: ment de l’art grec chez des esprits à demi cultivés, mais émus et sensibles. La culture hellénique plus relevée du ` vu¤ siècle amène une réaction littéraire : comme le vent ` glacé de l’hiver, la réflexion dessèche dans le germe la fleur de l‘imitation naïve, et détruit pele-mele les bonnes et les mauvaises herbes de la première récolte. Cette réac- _ tion se fait surtout et se prononce, dans le cercle de Scipion Lg wu.: Emilien, dans cette société qui réunit l’élite du beau monde d” S°"`i°"" de Rome; où l’on rencontre entre autres le plus vieil ami et le conseiller du grand homme, Gaius Lzelius (consul en GM) *, ses compagnons plus jeunes que lui Lucius Furius · ,,0 ,,._ _,__C_ Philus (consul en 6l 8)*,,et Spurius Mummiusë, le frère du ,3,, . Mummius qui mit Corinthe E1 sac; ou l’on voit accueillis . enfin tous les littérateurs, qu’ils soient romains ou grecs, ‘ Terence le comique, Lucilius lesatyrique, Polybe l’hisà ' [C. Lœlius Supiens, le fils du Lœlius ami du premier Africain. Cicéron lui a élevé un monument impérissabledans son Lœlius, ou dialogue de Amicitia, Il avait écrit plusieurs livres, entre autres un panégyrique de son ami (Laudaliones S. Ahicani minoris), qui ne IIOUS sont pûitli parvenus.] _ ’ [L’un des interlocuteurs du de Republl Moderulissimus et conti- nentissimus, dit de lui Cicéron.] ‘ “ [L’un des prédécesseurs d`lioraee dans Vépitre et la satire.]