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w RETOUR DE POMPEE 353 . n’ayant foi ni ·en "lui—meme ni en son étoile, dans sa vie . publique péniblement cramponné à la formalité légale, ayant besoin, pour agir, d’un prétexte presque plus _ encore que d’un droit, Catilina a détruire eut fait un lourd poids dans la balance. Et puis, Pompée se disait que mème licenciés, ses soldats resteraient en _quelque sorte sous sa main; qu’en cas de besoin, il saurait, avant tout autre chef de parti, mettre une nouvelle armée en ‘ campagne : il se disait que la démocratie prosternée attendait sonsignal, que pour se défaire d’un sénat in- · traitable, il ·n'était pas besoin de l’épée, toutes raisons ` ayant du vrai et qui, avec centautres de meme genre, ne . pouvaient que paraître plausibles à qui cherchait à se , tromper soi—mème. Et puis, au dernier moment, sa na- ture timide l’emportait. Il était de ces hommes qui sont , capables d’un crime, et n’osent se montrer insoumis : ·· d’outre en outre, il n’était qu’un soldat, dans le bon et dans le mauvais sens du mot. Aux grands esprits la loi s’impose comme une nécessité morale: pour les esprits mé- diocres elle n’est que la règle traditionnelle et quotidienne : c'est pour cela aussi que la discipline militaire, chez qui . , la loi, plus que partout ailleurs, se change en habitude, . enserre les indécis comme enun lien magique. Que de fois n'a·t-on pas vu le soldat, préméditant l'insubordination ‘_ contre son chef, rentrer de lui—mème, et soumis, dans le rang, a la voix qui commande l’obéissance? Ce sentiment, Lafayette etbumauriez l’ont connu, quand à la dernière t heure ils hésitèrent à trahir et manquerent le succès! Pompée ne sut pas s’y soustraire. ' _ Quoi qu’il en soit, à l’automne de 692, il fait voile vers sa av. a.·c. l'Italie; et pendant que dans Rome tout se prépare pour la réception du 'nouveau monarque, voici qu’arrive—la nouvelle, qu'à peine débarqué a Brindes, le genéral a· congédié ses légions, et que, suivi de quelques hommes F seulement, il s’est mis en route pour la capitale. S'il y a _ bonheur a pouvoir ramasser sans peine une couronne, '