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344 ` LIVRE V, CHAPITRE V · portes, et pouvait atoute heure, avec ses bandes, tenter un coup d’audace. Ce qu’il y avait de vrai dans ces ` rumeurs, impossible de le dire: mais on était fondé à tout craindre, alors surtout que, conformément à la loi constitutionnelle, les consuls n’avaient sous la main ni troupes ni police suffisamment respectablej Rome, en réalité, appartenait à la première bande qui voudrait se ruer sur elle. On disait tout haut que, pour empécher les · tentatives en faveur des prisonniers, il convenait de les _ mettre a mort sans forme de procès. Mais a cela faire, o11 violait la loi. Aux termes du vieux droit sacro—saint de l’ap`pel au peuple, pour porter contre un citoyen la sen- V · tence capitale, il fallait l’assemblée des citoyens : nul _ · magistrat ne pouvait les suppléer en cet office; et depuis l’établissement des tribunaux de jury, les jugements publics étant tombés en désnétude, on n’avait plus entendu pro-. _ noncer la peine de mort. Cicéron aurait donc mieux aimé résister aux redoutables suggestions de l’opinion. Quelque sceptique qu’il fut sur le point du droit, en tant qu'avocat, , il n’ignorait point quel profit s’attache au renom de libé- ralisme, et tant de sang à répandre n’était point pour le convier a l’éternelle rupture avec la démocratie. Mais ' ' son entourage, et `jusqu’à sa femme (celle-ci appartenant au beau monde ¤), le pressaient de couronner par un acte. hardi le_s services qu’il venait de rendre à la patrie. _ Le consul, alors, ayant grand souci de nepoint sembler lache (c’est le propre des pusillanimesl), au fond, _ tremblant devant la tàche redoutable qu’il assumait, co11— ` voque le Sénat; dans sa perplexité, il lui laisse àdécider de la vie ou de la mort des quatre prisonniers=. Conduite ‘fTerentia.]' ' I . · V I ’ Son allocution au Sénat forme la quatrième Catxlinaxre. — On lira dans Salluste le discours de César, remanié peut·être, mais dont · le fond semble conforme aux paroles réellement prononcées, discours · admirable d’adresse et d’éloqueuce. Le complice secret des conjurés Évaàëpppr lux la lox constitutionnelle (Voy. aussi :·Vie de César, I,