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_CONJUBAT10N DE CATILINA 327 4 proscriptions, des confiscations, dela radiation des dettes: là, se trouvaient des hommes, dont plusieurs de noble extraction et de facultés peu communes, qui n’attendaient qu'un signal pour tomber en brigands sur la société civile, ' et regagner, par le _pillage, les richesses dévorées par la débauche. Jamais chef ne manque à voleurs qui se met- tent en bande: ceux—ci eurentaussitot leurs capitaines. ·` Un ex-préteur, Lucius Catilina, un questeur, Gnœus · Pison, se distinguaient entre tous par leur haute nais- sance et leur condition. Derrière eux , ils avaient brisé les ponts: pleins de talents autant qu'effrontément.dépravés, ils dominaient leurs complices. Catilina surtout, fut l’un des camaaa. plus scélérats dans ce siècle fécond en scélératesses. Ses tours de jeunesse appartiennent aux greffes criminels, plutot qu’a l’histoire : tout son extérieur, sa face blème, son œil égare, sa démarche moitié paresseuse et moitié , hâtive, trahissaicnt un sinistre passé. Il possédait à un haut degré les qualités du chef de bande : sachant , jouir et sachant se priver; ayant le courage, la connaiss sance des hommes, l’énergie du crime, et maniant en maître l’épouvantable enseignement du vice, qui pousse _ les faibles à leur chute,_et après la chute au forfait. Avec de tels éléments, c'était chose facile à des hommes, ayant g l’argent et l’influence, que d’ourdir un.complot contre_ l'ordre de choses actuel. Catilina, Pison et leurs_ pareils ` _ se prétaient volontiers à toute combinaison qui leur offrait en perspective les proscriptions et l’annulation des dettes. · Catilina, d'ailleurs, haïssait l’aristocratie qui l’avait écarté _ du consulat, commelcorrompu ct dangereux. Atïidé de Sylla, jadis il avait à la tete de ses Gaulois, donné la _ chasse aux proscrits : il avait de ses mains tué un vieillard, , son propre beau-frère: aujourd’hui, passant dans l'autre camp, il est tout pret à y rendrede semblables services. t Un pacte secret est conclu. Les conjurés y entrent au h

nombre de plus de quatre cents; ils ont de nombreux A

_atïiliés danstoutes les régions, dans toutes les villes