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26 _L1VBE IV, CHAPITRÉ X1 _ chands romainsqui atïluent ou-résident en tous lieux. ougarcme Bassemblant tous ces faits en un même tableau, nous §'"""°iè'°' constatons dans l’économie privée de cette époque l’exis- tence d’une oligarchie d’argent, marchant dans Rome' du - meme pas que l’oligarchie politique. Elle réunit dans sa _ main la rente du sol de l'Italie presque tout entiere, et des portions les meilleures ·du territoire provincial, la rente usuraire du capital dont elle a le monopole, les gains com- , · merciaux levés dans tout l'empire, et, sous le couvert des fermes publicaines une très-considérable partie des revenus de la République. L’accumulation toujours croissante des capitaux se démontre par l’accroissen1ent du chiffre moyen · de la richesse: 3,000,000 de sesterces (228,000 tlzal. [=-; s5s$,0o0'fi·.]), constituaient alors—une fortune sénato- riale modérée : 2,00`0,000 de sesterces (l 52,000 Mal. [= 570,000 fr.]), étaient l’aisance décente d’un chevalier: enfin l’avoir du personnage le plus riche du temps des 181 av. J.·c. Gracques, de Publius Crassus (consul en 623), s’élevait, dit—on, à l00,000,000 de sesterces (7,500,000 t/zal. [=—· 28,125,000 fr.]). Peut—on s’étonner maintenant, si les capitalistes s’imposent à la politique extérieure; si par rivalité de marchands ils ont détruit Carthage et Corinthe , _ (IV, pp. 3l3, 350), comme autrefois les Étrusques ont A détruit Alalie (I, p. 497), ct les Syracusains, 'Cœrét; si· malgré la résistance du Sénat, ils ont maintenu debout Narbonne (V, p. l27)? Quoi détonnant à ce que cette meme oligarchie de l’argent ait pu faire à l’interieur une concur- rence puissante et souvent victorieuse à l’oligarchie de la i noblesse? Mais qu’on ne s’étonne pas non plus quand l’on verra tel riche, ruiné, se `mettre ·à la tete des bandes d’esclaves en révolte (V, p. 88), et enseigner à tous cette ` dure leçon qu'il;n’y a pas loin du lupanai des raffinés a la A ‘ [M. Mommsen fait ici allusion sans doute à l’expédition de Denys ` l’Ancicn de Syracuse, sur les côtes du Latium et de l`Étrurie, et au · pillàge des temples d’AgylIu, l’anoienne Cœré, et de son port de Vcrs380av..1.·C. Pyrgi (Diodor. XV, 14), vers la lin du lV=’siècle de Rome.]