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266 '· LIVRE V, CHAPITRE IV vaincus avec la plus cruelle rigueur, et apprenant au con- traire les conditions indulgentes octroyées par Pompée aux villes du sud de l'Asie-Mineure qui s’étaient rendues · à merci, elles préférerent se donner à lui en masse. Leurs envoyés le trouvèrent en Pamphylie. Il accepta la sou- · mission offerte, et expédia avec ceux-ci son lieutenant ` Lucius Octavius, chargé de montrer à Métellus les traités conclus, et de prendre possession de l’ile. Ge n'était point . la sans doute agir en bon collègue; mais à la rigueur le droit était du coté de Pompée, et Métellus se mettait évi- demment dans son tort si, voulant ignorer les arrange- ments souscrits par le général, il continuait à traiter les villes crétoises en ennemies. En vain Octavius proteste; en vain, débarqué lui·méme—sans soldats, il appelle à son aide le lieutenant de Pompée en Achaïe, Lucius Cisenua. Métellus, sans prendre souci ni d’Octavius ni de Cisenna, assiége Eleut/wma, prend d’assaut Lappa, où Octavius tombe dans ses mains : il le laisse partir sous le coup de cet affront, et livre au bourreau tous les Grétois captifs. Alors commence une véritable guerre entre ses soldats et ceux de Cisenna, qui meurt bientot, mais a la tete des- .quels Octavius s’est mis lui-meme, et quand ils s’en. retournent par ordre en Achaîe, Octavius encore continue la guerre, de société avec le crétois Aristion: enfin Hiempytua , où ils se sont tous les deux retranchés, est emportée par Métellus après une vive résistance. En ‘ réalité Métellus, optimate ardent, en luttant contre la démocratie et son général en chef, avait de sa main ouvert la porte a la guerre civile; et chose qui prouve l’indes- criptible désordre des temps, *ces graves événements n’eurent d'autres conséquences qu’un amer échange de correspondance entre les deux capitaines, quon verra, deux ans après, paisiblement et a amicalement » assis l’un près de l’autre dans la Curiel . Pendant que ces faits se passaient,`Pompée était en ' Gilicie, préparant en apparence pour l’année suivante une