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_ 180 LIVRE V, CHAPITRE il conquétès à la rive orientale de l’Euphrate. La Cappadoce était son but principal, et désarmée qu’elle était, elle tomba bientot écrasée sous les coups de son trop puis- _ sant voisin. Tigrane lui arracha la province orientale de la Mélitène, et annexant· celle-ci à la Sophène Arme- nienne qui lui faisait face, il était maître désormais des gués de l’Euphrate dans cette région, et de toute la grande voie du trafic entre l’Asie—Mineure et son royaume. Après V la 'mort de Sylla, on vit encore- ses armées pousser au e _ cœur de la Cappadoce propre; elles emmenèrent en Arménie les habitants de Mazalra, la capitale·(Cesarée plus tard), et de onze villes appartenant à la civilisation La Syrie rec ue. L’em ire des Séleucides, en leine dissolution, C _ a 8 C P D

 ' ne pouvait lutter contre le nouveau grand-roi. Là, au sud,

ven allant de la frontière d’Égypte à la Tou-r de Straton (Cesaree de Judée), régnait le prince juif Alexandre Janeas,·qui, bataillant tous les jours avec ses voisins_ Syriens, Égyptiens,·Arabes, et avec les villes royales, s’était pas à pas agrandi et fortifié. Les plus grandes cités du pays, Gaza, la Tour de Straton, Ptolémais, Berœa, s’érigeant en villes libres, ou placées sous le sceptre de tyrans locaux, tentaient de se défendre par elles-memes : ' entre toutes, Antioche, la capitale, s’était faite pour ainsi dire indépendante. Damas et les vallées du Liban obéis- saient au prince nabatéen Aretas de Petra. En Cilicie commandaientles pirates, ou les Romains. Et quand leur couronne s'en allait ainsi en mille morceaux, comme s’ils d’Édesse, de Callirrhoé, de Carres (Plin. Hist. nal. 5, 20, 85. 21, 86. 6, 28, 142), et au sujet duquel Plutarque (Lucull. 21) raconte que Tigrane, changeant les mœurs des Arabes de la lente, les fit asseoir plus près de son royaume, afin d'être par eux maître du commerce. ll faut sans doute entendre par lâ\que les Bédouins, habitués aupa- |'3V6fll. à ouvrir les routes HU COfI'|fl'|€|'C€ SUP l€L\\'S l.8!'!'ll.0l\'6S, età prélever de fortes taxes au passage (Strabon, 16, 148). devinrent en quelque sorte les douaniers du Grand-Roi. et prélevérent dorénavant pour son compte et le leur les taxes imposées à la marchandise au passage de l’Euphrate. Ces Arabes d’Osroène (Orei Arabes), comme L Pline les nomme, sont les mêmes que les Arabes del'Ama11us, vaincus plus tard par Afranius (Plut. Pomp. 39). , A