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· ECONQMIE SOCIALE · 13 mème, dans le budget militaire, elle s’arrangeait pour faire · retomber sur le trésor communal bon nombre d’artlcles, tels que la construction et l’entretien des routes militaires _ hors de l’Italie, et des flottes dans les mers non italiennes, ainsi que les dépenses de l’armée pour une forte partie. Toutes les milices des états clients et sujets étaient régu- lièrement appelées dans leurs provinces respectives, et . aux frais de leurs cités : déjà même l’on voyait tous les jours des Thraces servant en Afrique, des Africains servant a en Italie ou partout ailleurs, au gré du gouvernement central (V, p. 374). Tant que les provinces avaient payé ' seules l’impot direct, l’Italie en étant exemptée, tant que l’Italie, à son tour, avait eu la charge et la dépense de l’état militaire, on avait pu dire qu'une telle organi- · sation, justifiée par la politique, demeurait financièrement équitable : mais du jour où l’équilibre cesse, la condition financière des Provinciaux n’est plus qu’oppression. Arrivons enfin au grand chapitre des iniquilés, à celles E¤<¤¤î¤¤¤- qui faisaient la mesure comble, aux exactions multipliées des magistrats et des publicains, plus écrasantes cent-fois ' que l’impôt provincial. En vain la loi considérait comme j concussion tout cadeau recu par le gouverneur :·en vain elle lui interdisait tout achat dans sa province : dès qu’il voulait malverser, ses fonctions publiques lui pretaient et au—dela les moyens de le faire. Cantonnementdestroupes, libre logis assuré au magistrat, à l’essaim_de ses auxiliaires de rang sénatorial ou équestre, de ses scribes, officiers de justice, hérauts, médecins et prêtres; droits de fournitures gratuites aux messagers de la République; réceptionet transport des prestations et redevances en nature, ventes et réquisitions forcées, par dessus tout, il n’y avait là que ‘ · trop d’occasions pour les magistrats provinciaux d'amasser ` et de rapporter dans Rome des richesses `princières! La rapine était à l’ordre du jour, le controle du pouvoir cen- tral devenant nul,. et celui des tribunaux de la chevalerie n’ayant de dangers que pour le fonctionnaire honnete ·

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