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LEPIDUS ET SEHTOBIUS ` 165 = déjà même l’offeusivc ne lui appartenait plus. Tout son merveilleux génie ne pouvait rien pour changer la nature de ses soldats. La Landslurm l espagnole restait ce qu’elle avait été toujours, incertaine et fugace comme le flot et le vent, aujourdhui s’amassant en armée de 450,000 tetes, demain se fondant en une poignée d’hommes; et quant aux émigrés romains, ils étaient tout indiscipline, tout orgueil, tout égoïsme. Les corps spéciaux , ceux qui, V comme la cavalerie, veulent être tenus longtemps sous les armes, constituaient, on le pense bien, la partie défec- tueuse, insufüsante de ses légions. La guerre peu à peu Q _ avait emporte ses meilleurs généraux , le noyau de ses vétérans z fatiguées par les exactions; des Romains, malmenées souvent par les officiers sertoriens, les cités les plus fidèles commençaient à 'donner des signes d’impa- tience et d'hésitation. Chose remarquable, Sertorius,_en , cela encore pareil à Hannibal, ne se fitjamais illusion sur l'issue sans espoir de son entreprise : toute occasion de compromis qui se put rencontrer, il se garda de lalaisser échapper, se montrant pret à chaque heure à déposer les armes, en échange d’un sauf-conduit, qui lui permettrait de rentrer dans Rome et d’y vivre en paix. Mais les ortho- doxes de la politique ne voulurent entendre parler ni de compromis ni de réconciliation. Sertorius ne pouvait ni reculer, ni s’effacer : il marcha en avant dans la voie déjà suivie, voie chaque jour plus étroite et plus semée d’abimes. Enfin, comme ceux d’Hannibal, ses succès allaient aussi Dissensicns , · . . . . . . , intestines dans se rappetxssant : on se mita douter de son génie militaire: 1,,%,,,,, le Sertorius des anciens temps n’était plus, disait-on : le “°"°"°“‘ Sertorius d’aujourd’hui passait le jour en orgies de table et dans l'ivresse : il consumait follement les trésors et les A heures!' Le nombre croissait des transfuges et des cités 4 qui l’abandonnaient. Bientot vinrent jusqu’à lui des bruits _ ‘ [îïic : le mot est juste et convient d’ailleurs à un écrivain prus· - SIC!}. |