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C LEPIDUS ET SERTORIUS 157 naître pour vrai le dire de Lucius Philippus, s’écriant en pleine Curie que parmitant de sénateurs ayantun nom, il ' ne s’en trouvait point un seul "qui put ou voulut prendre la conduite d’une grande guerre. Peut—ètre encore eût-on tourné la difficulté à la facon de l’oligarchie, et, à défaut de_ candidat avouable, rempli la place avec un pis aller quelconque. Mais Pompée ne désirait pas seulement le commandement en Espagne, il le demandait à la tete de son armée. Quand il était resté sourd déjà à I’invitation , venue de Catulus, d’avoir à licencier ses troupes, pouvait- on compterqu’une injonction du Sénat rencontrerait auprès I de lui meilleur accueil? Les suites d’une rupture semblaient · incalculables : le plateau de la balance portant l’aristo— cratie ne serait-il point bien vite emporté en l’air, quand de l’autre coté pèserait l'épée d’un général renommé? La majorité se résigna. Pompée reçut donc les pouvoirs p proconsulaires et le commandement de l’Espagne cité- _· rieure; il les reçut du Sénat, non du peuple, qui seul, aux - termes de la constitution, eut du voter, s'agissant de la _ promotion d’un simple citoyen à la fonction suprême. Quarante jours après son investiture, au cours de l’été de " 667, il franchissait les Alpes. 77 av. J.·c. Dès son entrée dans la Gaule le nouveau général trouva Pompée fort a faire. Non qu’une insurrection en forme y eut en G"‘“'°' éclaté; mais l’agitation régnait en·maints endroitsl Il se vit forcé d'abord d’enlever leur indépendance aux cantons ` · des V0lces— Arécomiques et des Helviens [au sud des Cévennes] et de les faire sujets de Massalie. Puis construi- sant une nouvelle route de montagnes dans`les Alpes Cot- ._ ‘ tiennes (III, p. 139), il relia la vallée du Po et la terre des Celtes par une voie de communication plus courte. Les travaux prirent toute la belle saison, et ce ne fut qu’à . l’automne qu’il passa les Pyrénées. Pendant ce temps Sertorius ne s'était point endormi. Hirtuléius, envoyé par lui dans la province Ultérieure, y tenait Métellus.en échec : · et lui-meme, achevant de recueillirdans la Citérieure les »· '