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. GINNA ET SYLLA 315 Lome, le "peuple, sous l’aiguillon de la souffrance, se montrait chaque jour plus indoeile. Le héraut-de Cinna _ _ [ _ ayant promis la liberté aux esclaves transfuges, les esclaves _ passèrent en foule de la ville dans le camp _ennemi. Et- pendant ce temps, Octavius s'opposa.it à un projet de . , · · sénatus-consulte alïranchissant 'tous ·ceux qui s’enrole-· raient. Il n’était que trop manifeste que le gouvernement. régulier avait le dessous, et qu’il ne lui restait plus, sir encore la chose était possible, ·qu’à entrer en composition ‘ L avec les chefs des bandes assiégeantes, comme fait le . voyageur trop faible avec les chefs de brigands. On namscapituie. renvoya à Cinna des parlementaires, mais qui élevèrent des difficultés, et pendant les pourparlers Cinna fît camper son armée devant les portes. A ce moment sortit un tel flot d`e déserteurs qu’il n’y eut plus de place pour discuter les conditions, et que le Sénat, se soumettant à merci au _ consul exilé par lui, le supplia seulement d’épargner le · sang de ses concitoyens. Cinna le promit, sans vouloir s’y engager sous serment. Marius ai ses côtés avait assisté,· sombre et muet, aux conférences. ' Les portes de Rome s’ouvrirent.— Le consul entra avec big;-[ug- ses légions : mais Marius, affectant ironiquement le. ""'“"T"""· souvenir de la loi qui l’avait frappé, se refusa à mettre le pied dans.la ville, avant qu’une autre loi le lui permit. Les comices se rassemblèrent en hate pour voter sa réinté- · gration. Il passa outre alors, et aussitot commença le régime de la terreur. Il avait été décidé qu’on ne choisi-. rait pas les victimes : qu’on tuerait en masse tous les, notables du parti aristocratique; quel leurs biens seraient 4 confisqués. · Les portes de la ville se referment; ct, · durant cinq jours et cinq nuits, le massacre se prolonge ` sans paix ni treve. Quelques—uns s’étaient enfuisou. avaient été oubliés : on les recherche et on les tue chaque jour : la chasse de sang s’étend ensuite pendant des mois sur toute l’Italie. Le consul Gnœus Octavius périt le- premier. Fidèle ai la maxime qu’il avait souvent à·la