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~ j GOUVERNElllEN'l` ET GOUVERNIÈS i 79 contrôle, lecons, est introduite en Sicile: ellen’est point _ étendue aux conquêtes postérieures,. Ainsi dégagés de · tout frein, les fonctionnaires chargés du gouverne; ment des _ provinces deviennent un danger pour le pou- ' voir central. Appele a la tete de l'armée, mis en pos- ` session de vastes ressources financieres, n'ayant rien ou · presque rien a redouter de la justice, independant en [ lait de l’autorite dirigeante, conduit par la pente néces· _ saire des choses à séparer son intéret et celui de ses adà ministres des interets de la République, quand encore il n'entrait point avec eux en lutte, le préteur ressemble, je l’ai dit, a·un satrape de Perse, bien plus`qu'a un Iieu· V tenant -de la cité de Rome`au temps des guerres sain- nites. Quand ce tyran militai1·e imposé ù l'étranger `i rentrera dans Rome, y a-t-il espoir qu’il y reprendra . l’ornière battue de la cité républicaine? Celle-ci n’a' , »que des magistrats qui commandent, etudes citoyens qui. obéissent; dans son droit public, elle ne sait ce que c'est que des maîtres ct des esclaves. Les gouvernants En Rome ne tardèrent pas à le voir 1 l'égalité au sein de l'ordre aristocratique, la subordination des fonctions sous la haute tutelle de l’État, ces deux grandes maximes ` fondamentales, couraient le risque de périr par eux. Delà leur. repugnahce`a créer de nouvelles pretures, et leur jalousie à l'endroit du système pretorial 1 de · la, l’établissen1ent des qztestu-res ]n·0v·iizcéel0s, desti— I nées 'à y mettre les finances dans d'autres mains que · celle des préteurs : de là enfin la courte duree assi· gnce aux tonctions de ces derniers, malgré les avantages certains d’une maintenue plus longue en charge (lll, p. 291). Les regards des hommes d’lÈtat`de lionne se lixaient inquiets sur la semence dejà hors de terre. I Mais le diagnostic n’est- point la guérison. Le gouver-' nement des nobles à Vintërieur se_ meut suivant son impulsion premiere; et le mal,:dont quelques—uns ont