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42 \ - LIVRE Illl, CHAPITRE X il . bérales d’un hellénisme plus aveugle encore! Loin qu’ils aientcédé à l’ambition des conquêtes, les Romains ,de« ~ ces 'temps se montraient sagement hostiles aux idées V conquérantes. Chez eux, —la_ pensée politiquene repose pas dans une seule et puissante tête, se transmettant de génération en génération dans une seule et même fa- mille. ·Leur politique est celle d'un corps délibérant ha- _ bile, parfois borné : ils‘n'ont pas,`loin de là, le génie I des combinaisons grandioses, comme les porte` et les ' murit le cerveau des César et des Napoléon. Ils ont au contraire, et avec excès, l’instinct juste et conserva- I teur de la cité. Enfin, la-dominationromaine a aussi trouvé son assise dans la constitution politique des so- ciétéslanciennes. Le vieux monde ignorait le système de l’équilibre des nations. D’ordinaire, les peuples anti- . ' E ques, leur unité une fois réalisée au dedans, débordent aussitôt su1· leurs voisins tantôt pour les soumett1·e: ainsi firent les Grecs ; tantôt pour les mettre hors d’état dc nuire, moyen d'assujettissement non moins infaillible . s’il est moins immédiat: ainsi firent les Romains. Seule _ peut·etre,entre toutes les grandes puissances de l’anti-. _ quité, l’Égypte a cherché le système de l'équilib1·e; tous - les autres ont suivi l’autre route, Séleucus aussi bien ° ‘ qu’Antigone, Hannibal aussi bien que Scipion. Ce,n’est ' pas sans douleur,je le confesse, qu'on assiste à la chute ' successive de toutes les autres nations, si richement douées, si richementycultivées du monde ancien, et fata- ' ` leinent condamnées à parer de leurs dépouilles le peuple- __ privilégié des Romains. Il semble qu’elles n’aient vécu _ que pour servir de matériaux à l’édilice immense qui s'élevait au cœur de l’Italie, et aussi pou1· préparer sa , ruine l Du·moins une mission s’impose-t-elle à la juste et consciencieuse histoire! Dans ce`vaste "tableau tou la ·- supériorité de la légion sur la phalange n’apparaît plus que zcomme un Fdétail, il convient de considérer avant