Page:Mommsen - Histoire romaine - Tome 4.djvu/452

Cette page n’a pas encore été corrigée

xxvx TOME. PREMIER — LIVRE PREAHER avons déjà fait observer ·(p. 270) ·quelialphabet.lat1n et — l’alpha·bet étrusque ne procèdent pas l’un de l'autre; trop fréquemment entre les deux signes: tous les alphabets grecs con- `nus portent·la trace des efforts faits pour en établir, d’une manière ou d’une autre, la ·distinction'nette et certaine. Mais dès les plus anciens temps .on remarque ·deux tendances, deux systèmes, ayant chacun son centre de propagation. Les uns, pour ügurer la sijflante, rendue par deux lettres daus l’alphabet phénicien, la Mm, le sch (M), et la l8°(€), le s, ch0isire_nt le premier, assurément moins exact quant au son (ainsi écrivait-on Ps dans les temps plus anciens, dans les iles orientales, a Corynthe, a Corcyre, et chez les Achée'ns-Ilaliotes). Les autres remplacèrent l’i (S) par un simple trait vertical I, methode qui devint de beaucoup la plus fréquente, et d’assez bonne heure même passa très-généralement en usage, au point que l’i brisé disparut absolument, même là où l'on avait pris à la fois le sch (M) pour écrire l’s·et l’i vertical. 3° Le-]`, 7, etant très-facile aussi a confondre avec le/* (7,), celui-ci fut remplacé, mais à une date plus récente, par le signe \], que nous rencontrons à Athènes et en Bœotie; mais Corinthe et les cités se rat- tachant a Corinthe arrivent au même résultat eu changeant simple- ment le signe crochu I` en un simple demi-cercle·(_j, lequel ·désigne toujours lex (g). , - — 4* Changement du P (r) en R, afin de le distinguer d’avec la lettre P, p, pour- laquelle on le prenait sans cesse. Toutefois, la nouvelle lettre ne fut adoptée ni·par les Grecs d’Asie-Mineure, ni par les Cré-

 tois, les Achcens-ltaliotes et quelques autres peuples. Mais elle prédo-

mine dans la Grèce propre, la Grande-Grèce et la Sicile. -— Faisons _ remarquer d’ailleurs que laforme archaïque P n’y disparaît pas aussi ` vite et aussi completement que la forme archaïque du 7i(/\); d’où— l’on doit indubitablement conclure que lîinnovation, dans ces pays, est d’une date moinsancienne. r 5° Dans ces·mémes temps reculés, _ce n’est que chez les Grecs d’Asie· Mineure et dans les îles de la mer Egée qu’il s’était établi une diffe- rence dans les signes icprésentant l’e long et l'e bref, l’ô long et l’0 bref. ` . Toutes ees améliorations techniques sont bien de même nature; elles ont la méme valeur historique; chacune d’elles, en effet, s’est produite —en un "temps et en un lieu donnés, puis, de la, s’est répandueau ` dehors, et a suivi la voie de son progrès spécial. Les excellentes re- cherches de Kirchhpff (Studien zur Geschichte des hellen. Alphabets [Etudes sur lïhisloire de l’alph.a1Jel grec], 1863), qui jettent ·une vive lumière sur l’bistoire,`si obscure jusqu’ici,;de l’alphabet grec, et nous _ procurent aussi des renseignements essentiels sur les anciennes rela- tions eutre les Grecs et les Italiques; .qui établissent, par exemple, d’une facon certaine, `la patrie première,`ignorée avant lui, de l’a|pha- bet étrusque, ces recherches pèchent peut·étre par la tendance, en ` un point irop exclusive, de leurs conclusions. A mon sens, Kirchholf accorde trop dlimportance _relative a l’une des modifications ci·dessus . relatéesl Que si` l’on veut `absolument ériger ici dessystèmes, il ne con- _