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le trône nous les voyons se séparer souvent des prétendues traditions de leur famille. Tibère et Claude, à un certain moment, ne voulaient pas être empereurs, et l’on rencontre dans leur vie bon nombre d’incidents qui rappellent leurs ancêtres démocrates.


C


LE DROIT D’HOSPITALITÉ ET LA CLIENTÈLE


A ROME 1.


Pour l’historien soucieux de reconnaître et de décrire les fondements politiques de la cité dont il étudie les annales, rien n’est plus important, rien aussi n’est· plus difficile, que la constatation des rapports de protection et de dépendance établis de personne a personne ou de ville à’ ville._ Pour simples et uniformes qu’en soient en général les conditions naturelles et morales,’ leur expression dans le droit civil varie singulièrement, et néanmoins c`est _a cette expression qu’il faut que l’antiquaire s’attaque. Dans la dissertation qui vu suivre, nous essayerons de jeter la lumière sur les institutions antiques de l’hospitalité, de l’amitié, du protectorat et de la fidélité chez le peuple romain, et pour cela nous demanderons au lecteur de nous donner son attention et sa patience. Nous essayerons le rapprochement dans leur sens le plus intime et juridique d’une foule de traditions et de documents publics et privés. Que l’on appelle donc à`son secours-la connaissance exacte de la vie juridique chez’ les Romains. Pour l'intelligence de toute leur primitive histoire, je ne sais point d’autre clef que la jurisprudence. Mais, objectera·t-on, les sources du droit sont rares et incomplètes ! Espérons qu’avec les efforts des érudits et le temps il s`ouvrira une autre mine non moins riche : je veux parler de la connaissance comparée de l’état social originaire des nations d’une même famille. Jusqu’ici l’étude du grand problème de l’antiquité indo-germanique [indo-européenne]

1 I, p. 212, 213.