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. _ APPENDICE ' 393 . accuser de mensonge le récit d’ordinaire accepté): rappro- . chons ensemble tous ces grands discours mis dans la bouche ' des Claudiens consulaires etsénateurs, donnés pour les enne- · mis acharnés du peuple: jetons un dernier coup d’œil sur · · cette longue et fastidieuse série dîaventures, iniaginées après , ` ' coup pour en faire un acte-d`accusation·c0ntre toute la fa-` . mille. Qu’en conclure, sinon qu’il y a la un échafaudage pro- _ digieux de conlrewéritès, et qu’il est nécessaire de se tenir ` ‘ —‘ en garde contre l’opinion reçue, œuvre de rancune ·et de parti? ' — · Dans tout cela quel est le coupable? Les premiers anna- ` _ — listes de Rome, Fabius Pictor entre autres, ne sont pour rien dans ces mensonges, nous l’avons dit. Tite-Live ne les a pas ’ inventés. D’homme et son livre sont honnêtes, et jamais le ` grandjécrivain ne se fût prêté a falsifier sciemment les faits et · ` ‘ lesdocuments:d’ailleurs`,quelintéretfyauraitpoussé?Quandil " _ composa sa_premièreDècade, de la famille principale d'es Clan; . dicns 'il—ne restait plus d’hommc considérable qui fut vivant A (sauf le fils dégénéré et abàtardi de P. Clodius). La branche collatérale des Nèrons était alors obscure: Tihère, le futur · empereur, sortait à peine de l’enfance. Denys,qui parle comme _ Ã —‘Tit_e·Live et suit la meme voie, s’étend sur une multitude de · détails dont Tite-Live ne dit tien : ce n’est donc pas lui _ . 'qu’il'copie. Nous ·voyons par le Brutus (xiv, 55, cité supra, . p. 394, note 4), que dès le temps de Cicéron l’histoire avait été faussée, au regard des Claudiens; toutefois leur « orgueil O fatal • n’était'pointencore passé en quelque sorte en pro-, _ `verbe: autrement quelle riche mine à inventions pour le ' · ,grand orateur? Or la Illilonieuué est muette au regar_d des ‘ ` ' ancêtres de Clodius. S’il est un hommedans ce_ temps en qui. _ ` 'je serais tenté de voirl’auteur des accusations dictéescon- _ ‘ tre les Claudiens par l’injustice du parti démocratique, c’est ' ‘ assurémentLictniusMacer. Contemporain de Cicéron, —bien · ·qu’un peu plus agé que lui (tribun du` pcuple en 631, ' mort 75 =•“· JFC- -' en 688), démocrate notoire, auteur d’Aunales mal écrites et 66· ' assez peu lues, il a été néanmoins pour Denys et Tite-Live ' une des sources principales, le fait est démontré. Con- damné pour concussion et exactions, se donnant la mort pour — échapper ala peine, il—n’a pas seulementvolé, il a été i1n— · pudent faussaire. Comme au temps de Sylla, et après Sylla, ` ` les Claudiens sontrestés fidèles au parti oligarchique, —il se .· _ .peut laire que Macer et les hommes de sa faction les aient _ _