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, ' V LA L1TTÉl\A'1‘URE ET UART . 214 , charme qui se double par la _parole poétique et, le rhythme, ne s’évanouissait aussitôt sous·l'idiome savant; l comme s’il-`pouvait s’éveiller· autrement qu’au bruit de la langue nationale! Plaçons-nous à ce point de vue, et nous serons plus justes appréciateurs de la 'littérature lzellmistiquc, et de _la poésie romaine au Vl° siècle. Elles ont importé le radicalisme d’Euripide en Italie: _ elles ont changéles dieux en des`mortels qui ne sont plus, en des abstractions sans corps`! A coté dela Grèce ` dénationalisée, elles ont dénationalisé le Latium! Par ' _- ' elles, les idiot-ismcs populaires, sije puis dire,se_sontper¥ dus dans les conceptions problématiques de la civilisa- tion universelle! Qu’importe! bon gré mal gré, ces V tendances se rencontrent partout; et il yaurait grossière j · erreurà nier la loi de leur nécessité historique. ;l’accor_de, —d’ailleurs,'qu’ici meme_la poésie romaine s’est montrée A défectueuse : qu’on m’accorde du moins que ses lacunes _ et ses défauts s’expliquent et s'excusent. Sous une forme L relativement parlaite, elle recouvre un fond de peu de - valeur, souvent même un fatras qui jure avec elle: mais _ c'est qu'aussi· son véritable intérêt est tout extérieur, il ‘ tient à la langue et au vers. Triste chose assurément que l cette poésie danslla main de pédants d’école et `dfétran· ‘ gers, que ces traductions ou imitations, œuvres d’escla— ves: mais dès qu’il s'agissaitde jeter un pontentre la Grèce et le Latium, Livius etEnnius, il convientdele re- connaître, ont exercé une sorte de pontificat artistique, et la littérature traduite devenait le plus simple et le plus' commode moyen d’arriver> au but. Triste chose encore que cet art romain allant cherclier ses modèles parmi- ` les œuvres usées etmédiocres de l'art grec; et pourtant sa tendance est conforme a son objet. Nul ne songe _à" mettre Euripide à côté d’H0mère : Euripide et Ménandre, ' ` histo1·iquement parlant', ont écrit la Bible de l’l1ellénisme cosmopolite, comme _l’[liade-et l’Odyssée sont la Bible de