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26% ' LIVRE IIl,'CHAPIQTRli XIV triviales de l’art, et tomber même dans le cynisme ser- · vile, en llattant les goûts d'une grossière populace : on a _ vu que deux des plus importants auteurs de Rome ont J tenu d'abord école ouverte, avant de se mettre ii vcrsifier. ` `, Tannlis‘qu’en Grèce, la philologie avait pris son cssoraprès la floraison de l'art national, et n'avait plus’expérimcnté · que sur un cadavre; chez les Lalins, au contraire, la' · grammaire est néeen même temps que lalittérature, i —s’avançant avec elle, et la main dans la ma_in, comme il se · — fait aujourd’hui dans les travaux des « Missions e'tran· , , gerps. » A considérer sans parti pris toute cette Iittér:14 A` ture liellenistiqzie du vic siècle, toutecette poésie _d’a_rti— . — sans, sans germe original, ces imitations constantes des ’genres amoindris de l'art`étranger, ce 1·épertoi1·e traduit, _ ces épopées hybrides, on se sent tenté deles condamner ·comme autant de syinptomes,maladifs d`un siècle de · L .décadence. — Et néanmoins, pour exacte qu’elle soit, ·cette sentence serait injuste àjplus d'un égard. ‘Qu'on se dise bien que cette littérature toute faite a été apportée '· à un peuple sans poésie .nationale ldansi le passé, con- damné à n`en avoi1· jamais dans laveniijl lfantiquité V 'n’a pas connu la poésie subjective et individuelle 'des` temps modernes. Toute son activite créatrice se place ` `g dans les temps mystérieux` ou la nationalité se cherche - parmi les inquiétudes et l'ivresse de sonipremierîessorl y Je ne veux rien rabattre de la grandeur des poëtes épi- " I ques ettragiques de la Grèce; mais leurs chants ne sont » · I autres pou1·tant que lamiseen récitdes antiques légendes V des dieux·hommes et des hommes=clieux.' Or, dans le '. 'Latium, vous ne rencontrerez pas les matériaux des " - hymnes primitifs. ou le‘Panthéon n?est point peuplé ·. de formes palpables, où la légende est nulle, les fruits . d'0r de la'poésie ne peuvent librement éclore. D'un au- ` a tre côté, et`_clest la circonstance la‘plus décisive, le pro- l grès intime et intellectuel et le développement extérieur