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_ 234 LIVRE III, CHAPITRE XIV » verra rien ou presque rien chez Euripide. Enfin et tou- jours il substitue des opinions, des tendances, à·la mise - , enseène purement poétique. Non qu’il aille jusqu’à ' ' l'allusion directe aux affaires du jour É, niais en agitant les questions sociales plutôt encore que les questions politiques, au fond, .et'·par voie de conséquence, il entre _ en contact avec le radicalisme politique et philoso- _ phique de son siècle ; il'se constitue le premier et — l’éloquent apôtre des doctrines lmmctnitdircs et cosmo- ' politcs, cet irrésistible dissolvant de la vieille nationalité atheniennel Voilà le vrai, le sérieux motif de l'oppo- sition que firent au poëte irréligieux et anti·patriote bon ' nomb1·e de ses contemporains : voilà le secret de l’éton- nant enthousiasme qu’il a excité chez la générationi nouvelle et chez l`étranger. On ne vit plus en lui que le poëte dela tendresse et de l’ainour, que le poete aux · maximes et aux tendances progressives, que le propa- gateur des idées de philosophie et d’hhmanité. lie fait, ' V et par Euripide, la tragédie grecque ayant dépassé son ` propre niveau, l‘8(0H]l)Z1 brisée sur elle·méme; mais _ cette catastrophe ne fît qu’accroître encore le succès du poete g la nation voulut se dépasser à son tour, et à son · tour elle se perdit. En vain Aristop/Lane, ce1·ude critique, avait pour lui et les bonnes moeursiet la vraie poésie: dans le ehainpide l’histoire, les oeuvres de l'imagination . n'agissent pas seulement selon _la mesure exacte de leur valeur esthétique, leur influence croît par cela même . qu’elles ont pressenti l’esprit du temps! En cela, nul poete n’a été doué 51 l’égal d'Euripide! Aussi, voyez _ sonsuccèsl Alexandre en fait sa lecture assidue. Aristote modèle sur` son drame les regles de sa poétique tragi- que 2 la jeune poésie et·la·jeune' école des arts plastiques à Athènes s`inspirent de sa méthode! La lconufdie. nou- velle ne fait autre chose que delle transporter tout'en- tier dans son théatre; les peintres qui ornent les vases