Page:Mommsen - Histoire romaine - Tome 4.djvu/228

Cette page n’a pas encore été corrigée

I 224 L`IVRE -IlI, CHAPITRE XIV ' I dies, n'y obtint aucun succès). Caicilius, comme son illustre confrère, était d’l1umble conditionet par son ori- ` ` gine et par son métier. Né dans la Gaule transpadane, ‘ ' dans la région de Mediolamgm, il fut amené à Rome _ . _ avec les prisonniers faits chez les lnsub1·es (Ill, pp. 107, I 259), et il y vécut, esclave d’abord, plus tard a'lTran- , ` chi,.du produit de ses pièces tirées du théâtre grec; il y — ` demeura jusqu’à sa mort, qui paraît avoir été pré- 268 av.J.—C. coce (586). ll n'écrivit point purement, ce qui s'ex- i _' pliquepar son origine; en_revanche, il se lit remarquer, ` on l’a vu déjà, par l'habile et forte composition de son _ I — drame (p. 21.4). ll ne trouva d’ailleurs qu’assez mince · faveur auprès du pulôlic , et la postérité__elle-même le ' délaissa pour Plaute et Terence. D’ou vient donc que ° les critiques des temps vraiment littéraires, que les cri- tiques des siècles de Varron et d;Auguste, le placent au

 premier rang parmi les arrangeurs _de pièces grec-`

' ques? Se1·ait·il vrai qu'aux yeux cle la médiocrité qui juge, le poete décemment médiocre l’emporte sur le A génie qui excelle par un seul côté? Vraisemblablement les critiques de Rome ont pris Cœcilius en faveur parce A R · qu’il fut plus régulier que Plaute,- et plus vigoureux que ' .Térence. Pourtant tout porte a croire qu'ilrest:1 bien_ · , ` au-dessous de Térence et de Plaute. Ré,,,;,,,S'm0,,,,,,_ I On trouvera sévères peut-être les jugements de l’his- ' toire littéraire envers les comiques latins. Que si tout en tenant compte à quelques-uns du talent souvent esti- , ' mable qui brille dans leur 1·épertoire de traductions dra- A matiques, elle se voiten même temps forcée de leur refu- I ser la palme du génie artistique ou de nier qu’ils' aient ressenti les pures aspirations de l’art,_ elle prononcera . il ' une sentence plus 1·igou1·euse encore, lorsqu'elle mesu- ·_ rera leur inlluence sur la marche des mœurs. La comédie ' grecque qu’ils copient, pratique la doctrine _de l’indil’fé- _ _ rence en matière de morale : jamais elle ne s’élève au-