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I 220 LIVRE III, CHAPITRE 'XIV ` I l _Livius me rappelle souslcertains rappo1·ts les vers [alle- mands] de l'école `de Gottsclied I; elle ne sort pas de l’àme, obéit à des impulsions tout extérieures, et porte · des lisières grecques. Mais Naevius, émaiicipant la muse , latine, alla frapper- de sa baguette-magique aux seules _~ et vraies sources cl'ou pouvait jaillir la poésie italienne populaire, lihistoire nationale et la comédie. Son épopée n'est plus seulement un livreoù épellent les enfants qui vont à l'école; elle s’adresse au public qui lit et qui écoute. Le drame, avantlui, com1ne·le costume, comme lesuautres accessoires scéniques, n’était que l'afï`aire de . l’acteur, ou -que travail d’artisan. Par lui, il devient V la chose principale; et désormais l'actcur est au service · du poëte. Ses créations sont frappées au cachet popu- laire. Le drame national, l'épopée nationale, voilà l’œu· vre'qu'il iveut-sérieusement entrepreiidre (deson épopée r ' nous reparlerons plus bas) Al Quant à ses comédies qui V furent peut-etre ses productions les mieux réussies, et V " lesimieux adaptées ala vraie nature de son talent; elles ont subi, nous l’avons dit déjà (p. 206), la loi des' ` U influences étrangères : le poéte s’est` vu forcément ren- _ fermé dans le _ cadre ,des Grecs. Il n’en a pas moins ` gédie de [4;curgu,c_ avec le fragment qui nous reste aussi de l.ivius : f •· Vous qui veillez aupres du royal cadavre, allez de suite vers ces lieux ombragés ou poussent les arbres semés d`eux-memes. » [Vos qui regalis àorporis custodias _ _ , Agitis, ite actutum indu frundiferos locos, = _ Iitgçnio arbusta ubi nala sant, non obsila.] . · · Ou encore les paroles célèbres adressées par Hector it Priam, dans °; Ies,« Adieuœ d’Hect0r ~· : _ `. _ - - ·« Etre loué par toi m’est doux, o mon·père, toi que louent les hom- mesl '» , . _ 5 _ _ - Ou enfin, ce joli vers-ile la Tarentilla (la Fillcpde ATGTGILLC) : _ _ Alii adnutat, alii adnictat,'aliu,m amat, allant tarte!. , , [• A l’un, un signe; à l’autre, un coup d‘œil; elle aime l’un, elle . · tient l’autrel] . , . _ _ ' [Guttso/wd (l 700, I766), né pres de Rœnigsberg, critique, gram~ mairicn et littérateur, chef de l’école littéraire puriste du XVlIl° siècle.]