qu’aprèS ces memes guerres closes. — Il se rattache en général à la filiation de l’esclave Tarentin, et comme il arrive d’ordinaire là ou la littérature est importée toute faite, il suit son maître dans tous les sentiers où celui-ci s’engageait. A la même heure qu’Andronicus, il écrit des épopées, des tragédies, des comédies, lui prenant jusqu’au système de sa versification. Il y a cependant un abîme entre les deux poëtes, comme entre leurs poésies. Naevius n’est ni unatïranclii, ni un pédant d’école, ni un acteur dramatique : il est citoyen,. non des plus considérables, sans reproche toutefois, d’une des cités latines de la Campanie ; il a combattu en soldat durant la première guerre punique. Comparée à celle de Liyius, la diction de Nœtjus peut passer pour un modèle de clarté Facile, de souplesse libre et sans affectation ; il a horreur du pathos et de l’enflure, et les évite même dans la tragédie : malgré de frequents hiatus, et en dépit de maintes licences abandonnées plus tard, son vers coule aisé et noble tout à la fois 2. La poésie rude et fruste de
Il règne une conlusion fâcheuse dans lesidocumenls biographiques qui le concernent. Ayant porte l’•.ipee durant la première guerre punique, il n’a pu naître plus tard que 495. Des 5l9, on joue ses 239, 235 av. J.-C. drames, ceux de ses débuts, sans doute .(Aul; Gell., I2, 2l, 45). L’opinion`con1mune plaçait sa mort en 550: mais Caton doutait de l’exactitude de cette date.(Cic., Brut., l5, 60), et Caton avait raison. Si elle eût été vraie, il’ aurait fini a l’etranger-pendant la guerre d’Hannibal. Mais ses vers satiriques sur Scipion sont evideniment postérieurs a la bataille de Zama (p. 209). `Sa vie se place donc entre 490 et 560. ll aurait eté dès lors le contemp0rain·des deux Scipions, act-mt. morts cn 543 (Cie., qlc Rep., 4, 10) : il aurait etc ide dix ans plus _ , QM. jeune qu’Andronicus, et de dix ans aussi, peut-etre, l’aîné de Plautel . A. Gelle fait directement allusion â. son origine campanienne; et lui-mème, s’il était possible de douter de sa nationalité latine, la mentionne dans son épitaphe bien connue (V. infra, p. B21). Fut-il citoyen romain, ou seulement citoyen de Gates ou de quelque autre cite latine de Campanie ? La seconde hypothèse paraît la plus probable, et par la s’expliquent facilement les rigueurs impitoyablcs de la police romaine envers lui (p.2l0). Dans tous les cas, il n’a pas ete acteur, puisqu’il servait dans l'armée.
- Que l’on compare, pour s’en rendre compte, ce debut de sa tra·
