Page:Mommsen - Histoire romaine - Tome 4.djvu/215

Cette page n’a pas encore été corrigée

l , LA LITTÉRRATURE ET L'AR'l` V 211* _ _ ,desœuvres comiques latines dépendit donclet de la per- ‘ I ‘ A, fection plus ou moins grande de chacun des drames i grecs choisis pour modèle, et du génie individuel, de l’imitateur : on le comprend, d’ailleurs, avec ·toute la '. R diversité de leurs talents, les comiques romains n’ont 4 laissé qu’un répertoire assez uniformedans sestraits les - R, - ` · plus généraux: il fallait bienaccommoder toutes leurs ` _ pièces et à des conditions d’exécution et à un public j toujours les mêmes. Dans l’ensemble et dans les détails j du drame pourtant, la main du poëte se mouvait avec une liberté absolue : la raison en est bien évidente. Les R pièces originales avaient été jouées jadis sous les yeux · de la _société dont elles reproduisaient le tableau : en cela avait consisté leur principal attrait. Mais entre le Peisoniiages. public athénien et l’auditoire romain actuel, il y avait » S""°"°"S' une distance énorme, _et ce dernier n’était assurément i . plus en état de comprendre le poëte grec.·Ést-ce que les ‘ _ Romains, dans ces peintures de la vie hellénique, se se- ` I . raient intéressés uà toutes ces grâces aimables, à cette 3 __ humanité parfois sentimentale, à c`e vernis gracieux misisurle vide_ des choses ? Le monde des esclaves. avait même changé : l’esclave romain appartenait au mobi- . _lier— domest_ique : celui d’Athènes n’était`qu'un se1·vi- ' teur, après tout. Le maître épouse·t-il une femme de Y condition servile? Condescend-il à discourir sérieuse- i ` _ ` _ ment; humainement avec son valet? Le traducteur ro- · ' main prend grand soin de rappeler au spectateur `que le d1·ame se passe à Athènes, ou de telles énormités _ _ n’ont rien qui cl1oque ‘. Quand plus t_ard on 'se met . à éc1·ire des `comédies en costume romam [eomœdïa ' 4 _ togataj, aussitot disparaissent les valets roués et sour- . . ' Rappelons ce que dit Euripide des sentiments ayant cours dans _la , Grèce de son temps en matière d’esclavage (1011,*854, cf. Helena, 728) : . _ «· Une seule chose fait la honte de l`esclave, son nom! Partout _ u- _ » ailleurs, l’esclave n’est pas au-dessous de l’h0mme'libre dès qu’il est · » honnête homme! » . · · - ·