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` LA LITTÉRATURE ET [,’ART i _185 des hautes classes sociales, on s’est familiarisé déjà - ` avec une langue devenue l’instrument commun de la ` · _ civilisation au milieudu monde antique'; et à l’heure ou la fortune de Rome démesurément accrue, la met · · partout en contact incessant avec`les étrangerset les · pays du dehors, l'usage du grec —est tenupour esseni-` tiellement utile, sinon pour absolument nécessaire, aux marchands et aux hommes d’Etat romains. Ce n'est· pas tout. Des troupes d’esclaves, d’alï`ranchis italiens ` ' ..habitaient les murs de Rome: grecs de naissance pour la plupart ou à demi grecs, par eux la langue, les · _ mœurs grecques descendaient et se propageaie11tjus— que dans les dernières couches de la population mé- tropolitaine. Feuilletez les comédies d’alors, vous y rencontrerez dans la bouche du commun peuple un idiome, qui, tout latin qu’il est, suppose, pour étre bien compris, la_ connaissance du parler grec, aussi ( coniplétement que l’anglais de Sterne, ou que l'allemand , ·de,WieIand'.exigeaient la connaissance du français *.

  • La langue de-Plaute se caractérise même par l’emploi d’un certain`

' nombre de mots purement grecs aslralioliçus, mac/tœra, nauclerus, ( lrapezila, dmtisia, drapela, œnopolium, bolus, malacus, morus, gw- . p/mas, lagns, apologus, lechna, schema, etc. Lepoëte y ajoute parfois Pinterprétation en latin, mais seulement quand le mot grec appartient . ir un ordre d’idées étrangères à son vocabulaire habituel. Dans le Tru-‘ A _ culenlus (I, `l, 60), par ex., dans- un vers peut-être interpolé, il est vrai, on lit 2 Phronesis eslsapienlia. Ailleurs, le comique jette des bribes de grec au milieu de sa phrase : dans la Casina (3, 6, 9), on lil' ` ce vers: « · · ' _ . Hpvîwœre gw? vvœpëxuq. —Dabo p·€·y¤s mxôv, nt opinor.i... V [Tn m’ennaies! — Il l’en ouira, je le crains;] ‘ ` Ailleurs, il joue sur.le mot. Sù: dans les Bacchis (2, 3, 6) t

...... est opus chryso Chrysalo ..... , '

[il faut de l’01· d Chrysale. — V. aussi; ibid., /1, 4, 53]. — . _ Ennius, de son côté, suppose que Pétymologie des mots Aleœamler, A·nd·:·umache, est connue de tous ses auditeurs (Varron, de Ling. lal., [ , 7, 82). Citons encore comme tout à fait curieux certains·mots forgés et ii demi grecs : ferrilribaœ, plagipatida,'p1tgilice; ou le vers bien connu du Miles gloriosus (2, 2, 58): Euge : Euscmamm Iuarcle adatitil sù: numcu el comœdiceî [Voyez, par Hercule!. quels airs de comédie le drôle sa ‘ donne!] · - · · · ` ,