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· l 4 l[LES CHOYANCES ET LES MOEURS i _ l:`î9` V dédaigner de recourir dans les temps d'arrêt de leu1· fé- condité aux ti·istes_ pis-aller de la culture française, on · · ne s’étonnera· pas de voir·aussi les Romains se jeter, . \ ' I . · tout brûlants de zèle, sur les splendides tresors et sur les immondices les plus mêlés de la civilisation hellénique ·‘, ` Unfait moral, plus profond, plus intime, irrésistible _ » dans son action, les poussait d’ailleurs dans le torrent. · La civilisation grecque ne se disait point hellénique, _ elle ne l'était plus `: elle était humanitaire et cosmopolite- · Elle avait su i·ésoudre un grand problème dans l'ordre de choses intellectuel, et jusqu'â un certain_ point même . dans l’o1·dre politique : elle avait l`ait un tout d'une .uiultitude de notions diverses; et`à'l’heure où, succédant à sa mission ’Slll‘ une plus grande échelle, Rome occupait · la scène de lîhistoire, ` elle trouvait aussi l’l1ellénisme dans l’héi·itage du grand Alexandre. L’l1ellénisnie n’est donc à,Bome ni un mouvement partiel ni un détail " accessoire ; il entre jusque dans le cœur de la nation Iitalique.»`Naturellement, certains idiotismes vivaces se ` revoltèrent contre lïélément étranger. Ce ne fut pas sans un violent combat que'le paysan romain céda la place · . au citoyen de la ville universelle; et de même que de ' [Ou l’Art, en Ãllemagne, a un sens mal defini pour n0us,'o_u les , dédains quelque peu jaloux, en tous cas fort exagérés, de la critique allemande méritent d’ètre relevés (1, p. 294, en ·uote). Certes, ce que nos voisins appellent la littérature des perruques est une médiocre chose, et nous faisons assezpeu de cas des serviles imitationsauxquelles se complaisaieut les poëtes anglais et_ allemands du siécle de la reine Anne, et du siècle du grand Frédéric. -— Mais nous ne pouvons sous- erire, amour·propre national a part, it ces orgueilleux jugements qui »' ue veulent reconnaître le sentiment et le génie de l’art qu’aux seules races d’outre-Rhin et aux Anglo-Saxons. ll ne faut pas que Sliakes- s peare et Beethoven fassent oublier le Dante, Raphaël et le Poussin. Nous attribuerons volontiers a l’Allemagne le sceptre de la pensée philosophique et de la haute érudition :‘ nous ne lui accorderans pas . · facilement la supériorité dans les arts plastiques, ou celle de l’iuspira· _ ,tiou littéraire unie aux splendeurs et aux contours arrètés de la forme. — Notre devoir de traducteur nous interdisait d'atténuer les hardiesses, du texte : mais nous nous faisons un devoir, une fois pour toutes, de renouveler ici nos réserves.] I ·