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ÉCONOMIE RURALE ET FINANQIÈRE1 143 comme nous dirions aujourd'hui .: pai· lui, les 1·isques et les bénéfices de la spéculation ultra-maritime se i·épar-' tissent proportionnellement entre les pr0priét;aires du I navire et-dela cargaison, et tous ceux qui ontprêté leurs capitaux pour l’armement. · C’était d’ailleurs un principe chez les hommes d'af—- . faires, dè s’intéresser à la fois dans de nombreuses spé·· culations, en, ne prenant que de petites parts dans cha- ' cune; ils n’aimaient point à agir tout seuls. Caton leur ‘ conseille de ne mettre jamais tout leur argent dans l'ar- '. 4 mementd’un seul navire : « il vaut bien mieux sejoindre

» à quaranteneuf autresspéculatenrs, pour armer ein-

» quante navires à frais communs, et ll’3\’Ol1' ainsi»qu'un » cinquantième d’intérêt.sur chaque risque. » Quelles opérations multiples et compliquées n’engendrait point un tel système. Mais le négociant romain y savait suffire à force d'ordr'e, de travail et d’exactitude, et aussi à l'aide de sa bande dfesclaves et d’affranchis,'nioyen ` ` d’action autrement puissant que nos comptons mo- dernes, à ne juger les_ choses qu’au point de vue du pur capitaliste : ainsi l’on vit les associations commerciales — - étendre leur centuple réseau jusque dans la maison de tous lesillomains notables. Polybe en témoigne, il n’y avait pas à Rome un seul homme riche, qui, .publique- ment ou en secret, ne fut pas intéressé dans les sociétés fermieres de l’État; à pl_us forte raison avait—il toujours une forte part de ses capitaux placée dans les compa- i gnies commerçantes. — C’est à 'cette cause .aussi qu’il faut attribuer la durée des‘ fortunes romaines, durée plus I étonnante encore que leur énormité. De même, quand nous assistons au jen régulier des étroits mais solides ` principes qui régissent chez feux fadininistration toute mercantile des fortunes privées, nous ‘nous rendons ‘ compte aisément du phénomène sur lequel déjà notre ` ` attention s’est portée; · nous voulons parler de la stabi-