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.106 t LIVRE 1Il,` CHAPITRE XI` ` _ ·_ querle peuple le mieux doué se démoralise; et le premier · faiseurde motions venu acquiert dans_ces assemblées un · V credit incompatible avec la vraie liberté dans la cité. As- surément, le partage du domaine était un remède salu- taire, et le Sénat encourait un double blâme, en négli- geant, par des mesures spontanément prises, d’ôter tout t — prétexte à la plus redoutable des agitations. Mais quand mat 1--0 , Gaius Flaminius alla, en 522, porter devant le peuple samotion du partage du domaine dans le Picenum, il _ lit plus de mal à la République en s’engageant dans ' · cette route nouvelle, qu'il ne lui fit de bien en atteignant ' son but. Déjà, .250 `ans avant, Spurius Cassius avait de- mandé la mêmechose (II, p. 27l·): mais quelque sem- `. blables que fussent les 'deux motions _dans*leur teneur , littérale, elles diliéraient grandement au fond. Cassius _ , — déférait une question d'intérêt public à laicité active, _ . vivant et se gouvernant par elle»même : Flaminius, au · _ I sein d’un grand gouvernement, déférait une question _ capitale a· la décision d’une simple assemblée primaire`, Nullite puiirmuc Dans leparti réformiste aussi bien que dans le parti ` M °°'"i°°S` gouvernemental, on considérait avec raison que le ma- ' A · ·niement dela guerre, de l’administration et des finances i ` ' appartenait légitimement au Sénat; et loin·d’augmenter ' _ `les attributions de l’assemblée populaire, on se gardait _ de mettre en complet mouvement la _puissance régulière _ de celle ci, alors que déjà, elle laissait se manifester en . elle un germe dâssolvant. S’il est vrai de.dire que dans la plus limitée des monarcliiesyjamais roi n’a joué un i ' rôle aussi nul que le rôle du peuple souverain à Bome, V on peut le regretter, sans doute, et sous plus d’un A rapport: mais dans l’état actuel du mécanisme des co- ( ' mices, aux yeux mêmesdes amis de la l'éf‘OI'II1(·!,'C€l·t€ nul- lité del`assemblée était une nécessité.·Aussi nevit-on · jamais Caton et ses adhérents politiques apporter au` 4 · l peuple une motiongqui ressortît du pouvoir gouvernant.