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GUERRE CONTRE ANTIOCHUS EN ASIE
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appartenant à son opinion. Il n’en fut pourtant pas de même à Démétriade: là les Magnètes, à qui la ville était échue, craignaient, non sans raison, que les Romains ne l’eussent promise à Philippe pour prix de sa coopération contre Antiochus. Sous le prétexte de donner la conduite à Eurylochos, chef du parti anti-romain, et rappelé dans la ville, quelques escadrons de cavalerie étolienne s’y glissèrent avec lui et l’occupèrent. Moitié de gré, moitié de force, les Magnètes se rangèrent de leur côté, et l’on fit sonner bien haut ce succès auprès du Séleucide.
Antiochus prit son parti. La rupture avec Rome était Rupture entre Antiochus et les Romains désormais inévitable, de quelques palliatifs qu’on eut usé jusque-là, ambassades ou autres voies dilatoires.
Dès le printemps de 561193 av· J·-C., Flamininus, qui dans le Sénat gardait la haute main sur les affaires d’Orient, avait dénoncé l’ultimatum de la République aux ambassadeurs royaux Ménippe et Hégésianax : « Qu’Antiochus vide l’Europe et fasse selon son bon plaisir en Asie, ou qu’il retienne la Thrace, mais en reconnaissant le protectorat de Rome sur Smyrne, Lampsaque et Alexandrie de Troade ! » Une autre fois, à l’ouverture de la campagne de 562192., il avait été négocié sur les mêmes bases, à Éphèse, où le roi avait sa principale place d’armes et sa résidence d'Asie-Mineure. Les envoyés du Sénat, Publius Sulpicius et Publius Villius, s’en étaient allés sans rien terminer. Des deux parts on savait désormais que les difficultés ne pouvaient plus se régler à l’amiable. Rome avait pris son parti de faire la guerre. Pendant l’été (562)192., une flotte italienne de trente voiles, ayant trois mille soldats à bord et Aulus Attlius Serranus pour chef, se montre devant Gythion où il suffit de sa présence pour activer la conclusion du traité entre les Achéens et les Spartiates. Les côtes orientales de la Sicile et de l'ltalie sont fortement