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SECONDE GUERRE DE MACÉDOINE
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poursuivre les assassins, guetta au passage les soldats romains qui traversaient la campagne : plus de 500 périrent. Pour le coup, il fallait agir : Flamininus les condamna à payer un talent par chaque tête de victime. Comme ils ne s’exécutaient point, il ramassa en hâte les troupes qu’il avait sous la main, et mit le siege devant Coronée (558)176 av. J.-C.. Les Bœotiens se font de nouveau suppliants ; et les Achéens et les Athéniens intercédant pour les coupables, le Romain leur pardonne moyennant une amende des plus modérées. Le parti macédonien n’en resta pas moins dans cette petite contrée à la tête des affaires, et les Romains, avec la longanimité des forts, les laissèrent impunément s’agiter dans leur opposition puérile. Dans le reste de la Grèce, Flamininus apporte la même modération et la même douceur dans le règlement des affaires intérieures. Il lui suffit, notamment, au sein des cités qu’il a proclaméés libres, de faire arriver au pouvoir les notables et les riches qui appartiennent à la faction anti-macédonienne. Il intéresse les communautés au succès de la prépondérance romaine, en attribuant au domaine public dans chaque cité tout ce que la guerre avait donné à Rome. Enfin, au printemps de 560194 av. J.-C., sa tâche était achevée. Il réunit à Corinthe, pour la dernière fois, les députés de toutes les villes de la Grèce, les exhorte à user modérément et sagement de la liberté qui leur a été rendue, et réclame, pour unique récompense des bienfaits de Rome, la remise dans les trente jours, des captifs italiens vendus en Grèce durant les guerres d’Hannibal. Puis il évacue les dernières places qui ont encore garnison romaine, Démétriade, Chalcis avec les moindres forts qui en dépendaient dans l’île d’Eubée, et l’Acrocorinthe ; et donnant par les faits un démenti aux Étoliens, selon lesquels les Romains s’étaient substitués à Philippe comme geôliers de la Grèce, il se