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par exemple. Le commerce avait toujours été tenu, à profession honorable chez eux : .les fabriques, les armements, alimentés par le commerce, rapportaient; des moissons d’or annuelles à quiconque s’était établi dans leur ville. Déjà,·enfin, nous avons fait voir leur immense monopole accaparant tout le trafic d'importation et l’exportation dans' les parages de la Méditerranée occidentale: de même, tout le négoce international entre l’ouest et l'est venait se concentrer dans leur port. D’ailleurs, chez eux, comme plus tard à Rome, la science proprement dite et les arts, s'assujettissant peu à peu à l'influence hellénique, étaient aussi cultivés, non sans succès. La littérature phénicienne avait son importance; et quand les Romains prirent Carthage,,ils y trouvèrent ' de riches collections d’art, non créées, il est vrai, avec les produits indigènes, mais rapportées des temples de la Sicile conquise, et des bibliothèques non moins précieuses. Mais ici encore l'esprit s’était mis au service du ·· capital. La littérature punique, a en juger par le peu que nous en savons, se composait surtout d’écrits sur l'agriculture et la géographie: témoin le livre cité plus haut de Magon: témoin le fameux Périple d'Hannon, qu’une traduction grecque nous a conservé, et qui, affiché publiquement sur la muraille d’un temple, racontait le voyage de circumnavigation de cet amiral le long des cotes de l'Afrique de l’ouest‘. Les connaissances utiles, les langues étrangères étaient étudiées à. Carthage , et nous voyons que sous ce dernier rapport elle était aussi avancée peut-être que la Rome impériale le devint dans les temps postérieurs. Les enseignements de la culture grecque y etaient tous dirigés dans les voies les plus pratiques 2.

. ‘ [Ml'Ed. Charton a donné une traduction} avec de bonnes remarques critiques et géographiques, au tome l de ses Voyages anciens et modernes.] .· - È Il n’est pas jusqu’à Vintendant d`un domaine rural qui, quoique es- j ,. · _ clavc, ne doivc savoir lire et ltlltltîfüçll une certaine éducation. Tel est