à moins d’un conflit entre les pouvoirs dirigeants, et déféré par l’un d’eux à la décision du peuple : on voit, par exemple, en 449 av. J.-C.305 les chefs du parti démocratique, parmi la noblesse, Lucius Valerius et Marcus Horatius, et en 356 av. J.-C.398, le premier dictateur plébéien, Gaius Marcius Rutilus, demander aux comices le triomphe que le sénat leur avait refusé. Il en arrive de même quand, en 295 av. J.-C.459, les consuls n’ont pu s’accorder sur leurs attributions respectives ; quand, en 390 av. J.-C.364, le sénat ayant décidé de livrer aux Gaulois un ambassadeur oublieux de ses devoirs, l’un des tribuns consulaires porte la décision devant le peuple, premier exemple connu d’un sénatus-consulte cassé par celui-ci, et d’un empiétement funeste qui coûtera cher à la République. D’autres fois, dans les cas difficiles ou odieux, c’est le gouvernement lui-même qui consulte l’assemblée. Un jour, la guerre avait été votée contre la ville de Cœré ; mais, celle-ci demandant la paix 353 av. J.-C.(401), le sénat ne voulut pas l’accorder à l’encontre du plébiscite, sans un plébiscite nouveau. En 318 av. J.-C.436, le sénat, voulant refuser la paix aux Samnites qui la sollicitaient humblement, rejeta cependant sur le peuple la responsabilité cruelle du vote. Dans les derniers temps, seulement, nous voyons les comices par tribus étendre leur compétence jusque sur les matières de gouvernement : ils sont interrogés, par exemple, sur les traités de paix ou d’alliance. Très probablement, cette innovation grave remonte à la loi Hortensia [de plebliscitis] de 287 av. J.-C.467.
En même temps son influence décroît.Quoi qu’il en soit de cette extension de compétence et son immixtion dans les affaires d’État, l’assemblée du peuple vit en réalité décroître son influence, à la fin surtout de la période actuelle. D’abord, à mesure que la frontière romaine recule, l’assemblée primitive n’a plus sa véritable assiette. Elle se réunissait facilement jadis, et en nombre suffisant : elle savait alors se dé-