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gue s’est produit pour la premiere fois a la mort de Romulus ; et ils—racontent·en grand détail comment alors il y fut pourvu; Les autres, se renfermant dans les faits certains des temps historiques, disent comment la nature des choses a amené les interregnes, et secontentent d’énumérer pour les temps plus anciens les noms d'interrois dont l’intercalation est nécessaire, a raison des variations de l’année ofiicielle des magistratures, d’une part, et de la continuité de la chronologie, d’autre part. Suivant Tite Live, Denys d’i·lalic. et Plutarque, Ie sénat (exclusivement patricien) se réunit ai la mort de Romulus, et se partage en dix décuries, figurant le nombre primitif des cent pères (ceutuni pat-res)., Dans chaque décurie, le sort désigne alors un décemvir ; et les dix décemvirs gouvernent (singutis in sm- ’ yula,s_ tlecwiaà creatis qui summa: rement prrccssent) il tour de role, se repassant tous les jours et les faisceaux et le pouvoir, dans l’ordre aussi réglé par _le sort (decem imperitabant,wins ’ _ cum iusignibus et lictoribns crut; quinqzw dicrum spatio Ànicbutarr , imperium 1); — L’interrégne devait durer cinquante jours. Au dela de ce terme, un nouveau collége de déceinvirs était tiré au sort, et ainsi de suite jusquà épuisement du sénat qm- orhnes in 01·bem ’ibat, centunt pro une domino factos). C’était donc le sénat, a vrai dire, qui régnait durant la vacance.

Cette version de Tite Live et des autres écrivains à la suite repose évidemment_sur d’anciennes données parfaitement concordantes;·mais elle est en contradiction avec les faits. D’une part, comment concilier finterrègnc d’une amzéë assigné par Tite Live, quand on voit les décemvirs institués pour cinquante jours seulement, mais pouvant se perpétuer pendant cinq cents? ; Et puis, s’il est ditidans lalégende que Bomulus avait appelé cent, pères au`conseil,_n’y est-il pas dit aussi qu’après l’entrée .des Sapins dans Rome, leur_noinbre avait été porté à deux cents; et.qu’enfin Tarquin l’Ancien fit du chiffre trois cents le ` chiffre normal du sénat? Il y aurait donc eu au moins deux cents sénateurs à la mort de Romulus.

Il ne faut voir, dans la chronique, que l’exposé tant bien que mal conçu des institutions politiques dans leur forme ancienne, sans trop se préoccuper des faits légendaires : à ce compte l'interrégne appartient assurément ai l’ancienne constitution patricienne.

. ’ _ l T. Liv.’ L l7_- Denys d’Halic. 2,’·'§’>7. — Plnturcli. Numa, ’2 et 7. - V. aussi Cic. de repub. 2,12, et Appien, b. ’c. Il 98.