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3o Si les patriciens y avaient seuls¤voté, Cicéron et Tite-Live, lorsqu’ils énumèrent les conséquences de la chute du patriciat, n’eussent pas manqué de le’dire, et de constater que cette révolution aurait rendu desormais impossible toute déci- 4 sion eurtate. Au lieu dercela, ils se taisent.

4o L’assemlJléc des curies s’appelle toujours le peuple (popu— lus), ou la reunion des citoyens, tant plébéiens que patriciens. · ’ , .|amais le mot populus ne se dit des réunions exclusivement patriciennes 1.

5o Dans ’l’ancicn temps, dit Ciceron, le peuple volait deux l`ois pour l’élection des magistraturcs (majeres desiugalis ma.- yistratibus bis vos scntenliam ferre eoluerinzt : de leg. agr., ll, 26). Le premier vote constituait l’élection, à proprement parler : lc ’ _ second conlérait l’Impei·iunt. Cicéron ne tiendrait pas un tcl ’ langage, si le vote d’investiture avait appartenu ai la noblesse, . le peuple n’ayant de voix qu’à»l’clcction. »

6o En droit, il sutlisait de trente lictears pour représenter , les curies, et voter la lea de Impevto. Or, une telle compétence ne leur advenait qa’à raison de leur droit de vote dans les curies et ils étaient plébéiens.

7o Il va de soi que pour testenet udroger devant lcs curies, il fallait y avoir entree: de la tout d’abord, et par voie de conséquence, sont naturellement- exclus ceux qui sont incapables de ces actes du droit civil privé, les non-citoyens, les femmes, les enfants. Mais les plébéiens ontici les memes droits que les patriciens. Quand on voit le Testament militaire se l`airo devant les centuries ai la l`ois plebéiennes et patriciennes, comment peut-on songer ii revendiquer un privilège, pour ceux-ci, dans la confection du Testament çivil ? En matière d’Ad1·ogation, parmi les quelques exemples que nous [pourrions citer, nous en rencontrerions précisément, où l’adi·ogeant a été plébéien (dans l’adrogation de Cloclius, par exemple).

Nous pourrions, s’il en était besoin, multiplier encore les preuves. Nous ferions voir dans certains cas la plebe se reunissant seule et_votant dans les curies, et les listes du sénat patricien et plébéien dressées par curies.

[1]

  1. V. Cic.; pra Plancog 3, 8, compare avec Cic., ele demo; M, 38 : les eomilia popitli du premier passage ne sont autres que ·les eongtitia ceu- _ ` ` · turùzla et curiata du second : et le peuple qui vote dans les curies est le · même que celui qui vote dans les centuries, - Les saera pro curiis ne sont autres que les saora publica (Fest. v•. publica saora, p. 245; ‘ · · 1:**. euriœ: p. 49). L’ad·r0gatiou devant les curies s’appelle toujours · adaptio pefpopulum. (12. aussi Tacite : Ann., 12,41, et Au]. Gell. l5, 27).