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300, on ne trouve pas encore le g latin; vers 500, on le rencontre. Le premier consul de la Gens Papiria qui écrive son nom Papirius et non Papisius, a été consul en 418; et l'on attribue généralement l'emploi de l'r au lieu de l's à Appius Claudius, censeur en 442. Nul doute que ces perfectionnements de la langue parlée ne soient concomitants avec les influences croissantes de la civilisation grecque. Ne voit-on pas en effet celle-ci pénétrer partout à la fois dans les mœurs et dans les usages des italiques?. Et de même que les monnaies de Capoue et de Nola sont infiniment plus belles que, les as d'Ardée et de Rome; de même aussi l'écriture et la langue se régularisent et se complètent plus vite dans les régions campaniennes que dans le Latium. Aussi, en dépit des efforts faits par les Romains, leur langue et leur écriture sont encore assez mal fixées. On le voit par les inscriptions qui nous sont restées du ve siècle : les m, les d, les s finales, et les n, dans le corps des mots, y sont placés ou retirés de la façon la plus arbitraire: les voyelles o et u, e et i tantôt se confondent et tantôt se distinguent1. Enfin, très vraisemblablement, les Sabelliens avaient fait plus de progrès sous ce rapport, tandis que les Ombriens n'étaient encore que légèrement entamés par les influences régénératrices de la Grèce.

1 Dans les deux inscriptions tumulaires de Lucius Scipion, consul pour 456, et d'un autre consul du même nom de l'année 495, les m et les d font régulièrement défaut dans les terminaisons des flexions: pourtant on y lit une fois Luciom et Gnaivod; on voit l'un auprès de l'autre, au nominatif tous les deux, Cornelio et Filios; cosol, cesor, à côté de consol, censor; oediles, ledet, ploirume (pour plurimi) hec (nomin. sing.), à côté d'oedilis, cepit, quei, hic. La lettre r (le Rhota) prédomine déjà : On lit duonoro (pour bonorum), ploirume, à la différence des chants des Saliens, qui disent foedesum, plusima. Les débris épigraphiques qui nous restent ne remontent pas en général au delà de l'époque de l'r (rhotacisme). A peine si l'on peut citer quelques traces d'inscriptions plus anciennes. Dans les temps postérieurs, on trouve encore honos, labos, à côté de honor, labor; et de même, parmi les surnoms féminins, on rencontre Maio (maios, maior), et Mino, dans les inscriptions Prénestines récemment découvertes.