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les circonstances ; et, au dernier cas, de ne la livrer qu’appuye sur le camp, comme si l’on était sous les murs d’une forteresse. « Le Romain, » dit un proverbe de Rome, « sait vaincre en restant assis!

Nous avons dit que la légion manipulaire est sortie de l’ancienne phalange grecque par l’effet d'un remaniement qui fut tout entier l’œuvre des Romains, ou tout au moins des peuples italiques. C'est ce qu’il nous sera facile de démontrer. Sans doute, chez les tacticiens grecs des derniers temps, chez Xénophon notamment, on rencontre déjà quelques essais de formation de la réserve et du fractionnement de l’armée en petites divisions indépendantes ; mais ce ne sont la que des essais. On voit que, si les vices de l’ancien systeme étaient connus, le remède n’avait point été d’abord trouvé. Chez les Romains, au contraire, des les guerres de Pyrrhus, la légion manipulaire se montre au complet. A quelle epoque a-t-elle été formée ? Dans quelles circonstances ? Fut-elle inventée tout d`une pièce, ou plutôt après de longs et partiels efforts ? Nous ne saurions le dire. La première tactique, diamétralement étrangère à l`antique ordonnance italo-grecque, avec laquelle les Romains se soient trouvés en contact, fut l’ordre.de bataille celtique, caractérisé par le combat à l’épee. Ce fut alors, peut- étre, que pour mieux soutenir le premier et seul dangereux choc de la furie gauloise. on imagina, et cela avec succes, le fractionnement de la légion et les intervalles manipulaires sur son front. Rien n’empéche de le croire, aloirs surtout que de nombreux documents, provenxint de sources diverses, nous désignent le plus fameux général romain de l’époque de l’invasion gauloise, M. Furius Camillus, comme le réformateur du système militaire de la République. Quant aux autres traditions qui se réfèrent aux guerres des Samnites et de Pyrrhus, elles nc sont ni sufïisamment accréditées, ni sufisam