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régime des Diadoques dans_ Syracuse; et bientôt même ils en vinrent, dans leur colère insensée, à préférer le joug des Carthaginois à la domination militaire de l’Épirote. Les villes les plus considérables renouèrent donc avec Carthage et avec les Mamertins, Une forte armée Africaine revint se montrer dans l’île: les Grecs l’accueillirent favorablement, et, appuyée par eux, elle fit de rapides progrès. Pyrrhus alla l’attaquer_, et,,dans ce nouveau combat, la fortune fut encore pour_« l’Aigle de l’Épire·; » mais l’événement n’eu avait pas moins manifesté les-sentiments des- peuples Siciliotes: que le roi vînt à s’éloigner, et la partie serait bien vite_ décidée ! — Toutes ces fautes capitales_furent couronnées par une faute plus grande.·Au lieu d’aller avec sa flotte attaquer Lilybée, Pyrrhus passa la mer et aborda à Tarente. Quelque hostiles que fussent les mouvements, des Siciliotes, il eût été bien autrement nécessaire, cependant, d’achever. l’expulsion_des, Carthaginois, et d’enlever_ aux mécontents·tous leurs moyens d`action, avant de, s’en retourner en Italie. De ce côté,· 1·ien n’était à craindre. Tarente était à l’abri d’une attaque ; et quant aux anciens coalisés, il n’y avait plus à s’en préoccuper, dès qu’ils avaient été abandonnés à leur sort.i·Sans douté, le roi se laissa entrainer par le sentiment de l’honneur militaire : il voulut réparer_par un glorieux retour le fâcheux effet de son départ de HG;. et sans douté aussi, son cœur saignait à entendre les doléances des Lucaniens et des Samnites. Il faut être d’une nature de fer, pour accomplir de telles entreprises :_il faut souvent, dans l’intérêt du but, · rester sourd à la compassion et au cri de l’honneur ! Or, Pyrrhus n’etait point fait d’une trempe impitoyable, inflexible!

C'est vers la fin de l’an 478, que se place son dernier et néfaste embarquement pour l'Italie. En route, la nouvelle flotte Syracusaine eut à soutenir un rude assaut de