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GUERRE ENTRE ROME ET LE ROI PYRRHUS


foule en Épire, comme otages : plusieurs n’évitent le même sort qu’en s’enfuyant à Rome. Qu’on ne conteste pas la nécessité de ces rigueurs ! Sans elles, il n’était pas possible de faire fond sur les Tarentins. Le roi, toutes ses dispositions prises, et appuyé désormais sur une puissante place forte, peut enfin songer à entamer, ses opérations.

À Rome aussi on savait à quels combats il faudraitArmements à Rome. faire face. Comme il importait de s’assurer de la fidélité des alliés, ou mieux, des sujets de la République, celle-ci met des garnisons dans les villes dont les dispositions lui sont suspectes : les chefs du parti de l’indépendance nationale sont ou arrêtés, ou même mis à mort, partout où il semble nécessaire. Tel fut le sort, notamment, d’un certain nombre de sénateurs de Prœneste. Les préparatifs de guerre sont activement poussés : une contribution militaire est levée : les contingents entiers des alliés et des déditices sont exigés : il n’est pas jusqu’aux prolétaires, d’habitude exempts du service, qui ne soient appelés sous les armes. Une armée Romaine demeure comme réserve dans la capitale. Une seconde armée, conduitePremiers combats dans l’Italie du Sud. par le consul Tiberius Coruncanius, entre en Étrurie, et réduit Volci et Volsinies. Mais les forces principales marchent vers le Sud : on les fait partir le plus diligemment possible, pour qu’elles puissent encore atteindre Pyrrhus dans le pays Tarentin, et l’empêcher de réunir sa propre armée aux contingents fournis par les Samnites et les autres Italiotes soulevés contre Rome. Avant ce moment, les garnisons cantonnées dans les villes de la Grande Grèce seront, on l’espère, un premier obstacle aux progrès du roi. Sur ces entrefaites, une révolte des soldats enfermés dans Rhegium (on y comptait huit cents Campaniens et quatre cents Sidicins sous les ordres du Campanien Decius), enlève aux Romains cette importante place, sans pour cela la livrer à Pyrrhus. Si, d’un